Cancer du poumon, l'urgence du dépistage

Le suivi régulier par scanner à faible dose permettrait d'éviter 10.000 morts par an en France. Car les preuves scientifiques se multiplient de l'intérêt d'une intervention précoce dans des groupes à risque, c'est-à-dire chez les plus de 50 ans, fumeurs et ex-fumeurs. Explications.

Cet article est extrait du mensuel Sciences et Avenir - La Recherche n°910, daté décembre 2022.

Changement de cap pour le cancer du poumon. Très attendu et réclamé depuis plusieurs années par les spécialistes, son dépistage organisé à l'échelle nationale est enfin sur les rails, comme l'a précisé l'Institut national du cancer (Inca) lors d'un colloque à Paris début octobre. Car oui, il est possible d'éviter 10.000 morts par an en France, celles dues à une affection responsable de la première cause de décès par cancer.

Comment ? Par un dépistage régulier par scanner dit faible dose dans des groupes à risque, les plus de 50 ans fumeurs et ex-fumeurs. Il reste toutefois à préciser les modalités pratiques de sa mise en œuvre sur l'ensemble du territoire. Selon l'avis de la Haute Autorité de santé (HAS) rendu en 2022, il permettrait de sauver cinq vies pour 1000 personnes dépistées.

"La France est clairement en train de rattraper son retard, précise le Pr Sébastien Couraud, des Hospices civils de Lyon. Un groupe de travail est en cours de formation et la mise en place d'un dépistage organisé, comme pour le sein, l'utérus et le colon, devrait être effective en 2027. "

45.000 nouveaux cas par an en France

Quelques chiffres pour bien comprendre les enjeux. Chaque année, le cancer du poumon est responsable dans le monde de 2 millions de cas et de 1,8 million de décès, dont 45.000 nouveaux cas et plus de 33.000 décès en France. Principal responsable : le tabac pour 85 % des cas. Les 15 % restants sont dus à la pollution atmosphérique, comme le suggère un récent travail, la génétique et l'exposition à des substances chimiques et physiques (amiante, irradiation…).

Aujourd'hui, le "taux moyen" de survie à cinq ans, c'est-à-dire le nombre de personnes encore en vie cinq ans après le diagnostic, tous stades confondus - il en existe quatre - est de 20 %. Pourquoi un chiffre si faible ? Parce que, dans plus d'un cas sur deux, le cancer est découvert à un stade trop avancé, avec des [...]

Lire la suite sur sciencesetavenir.fr

A lire aussi