Cancer du sein : il se développerait surtout pendant la nuit

Young woman comfortably sleeping at night in a bed at home. Sleep time.

Des chercheurs ont voulu déterminer si les cellules cancéreuses se développent davantage pendant le sommeil.

Deuxième cancer le plus fréquent chez la femme, le cancer du sein enregistre près de 60 000 nouveaux cas chaque année en France. D’où l’importance d’en apprendre davantage sur la maladie. Des chercheurs suisses ont voulu savoir si les cellules cancéreuses étaient libérées en permanence ou s’il y avait une accélération de la propagation métastatique à certains moments. D’après leurs travaux publiés dans la revue Nature, la nuit serait propice au développement de nouvelles tumeurs.

Quand l'organisme est endormi, la tumeur se réveille

Dans le cadre de cette étude, les chercheurs de l’hôpital universitaire de Bâle ont analysé les données de 30 femmes touchées par un cancer du sein et les données de souris. Ils ont observé que la tumeur génère davantage de cellules cancéreuses circulantes lorsque l'organisme est endormi et que les cellules se divisent plus rapidement au repos.

"De manière générale, nous constatons que les hormones clés du rythme circadien, telles que la mélatonine, la testostérone et les glucocorticoïdes, dictent la dynamique de production des cellules tumorales circulantes et, par conséquent, que l'insuline favorise directement la prolifération des cellules tumorales in vivo, mais de manière dépendante du temps", détaillent les scientifiques dans un communiqué.

Ainsi, la production spontanée de cellules cancéreuses avec une forte propension à métastaser n'est pas continue et est plus importante dans la phase de repos. En clair, quand la personne malade est endormie, la tumeur se réveille.

Cette découverte pourrait aider à adapter les traitements. "Les résultats peuvent indiquer la nécessité pour les professionnels de la santé d'enregistrer systématiquement l'heure à laquelle ils effectuent les biopsies. Cela pourrait contribuer à rendre les données réellement comparables", suggèrent les chercheurs.

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