Cancer du sein : plusieurs patientes traitées par radiothérapie... sur le mauvais sein, les médecins rappelés à l’ordre
L’Autorité de sûreté nucléaire (ASN) a récemment alerté sur la multiplication des "erreurs de latéralité" dans le cadre de traitements de cancer du sein par radiothérapie externe.
L’Agence de sûreté nucléaire tire la sonnette d’alarme. Face à la recrudescence des erreurs médicales dans le cadre de traitements de cancer du sein par radiothérapie, l’organisme appelle à la plus grande vigilance. En effet, depuis plusieurs mois, de nombreuses femmes ont reçu de la radiothérapie sur le mauvais sein, un phénomène aux multiples conséquences, physiques et psychiques.
Le dernier cas en date est survenu à Montpellier au CCGM. Une patiente a été traitée sur le mauvais sein pendant huit séances de radiothérapie sur les 25 initialement prévues. "L’erreur a été détectée au cours d’une consultation de suivi hebdomadaire, devant l’apparition d’effets secondaires du côté opposé à celui de la tumeur", a indiqué l’ASN par le biais d’un communiqué.
Quelques jours plus tôt, une autre femme a également été victime d’une erreur similaire, cette fois-ci à Dijon. Elle a malheureusement subi 20 séances de radiothérapie, soit la totalité de son traitement, sur le mauvais sein. Un incident d’autant plus grave qu’elle avait signalé l’erreur au corps médical avant de se murer dans le silence, faute d’écoute. "À ce stade, le traitement n’a pas généré d’effets secondaires, mis à part quelques effets cutanés de type rougeurs sur le sein traité par erreur, mais qui se sont résorbées par la suite. On considère qu’il n’y a pas de séquelles, ni de pertes de chance quant au retard de traitement de son sein pathologique. En revanche, il y a un traumatisme psychologique, oui", a expliqué à France 3 Édouard Lagneau, oncologue radiothérapeute à l’institut de cancérologie de Dijon.
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Niveau 2 de gravité
Face à cette énième erreur, classée au niveau 2 de gravité sur l’échelle ASN-SFRO graduée de 0 à 7, l’ASN a donc rappelé aux centres de radiothérapie la nécessité d’évaluer “la robustesse des barrières de sécurité mises en place tout au long du processus de traitement” pour maîtriser le risque d’erreur survenue à l’étape de la prescription, là où les erreurs sont généralement commises.
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Pour rappel, la radiothérapie externe est une technique de traitement qui consiste à utiliser des rayonnements ionisants générés par un accélérateur de particules pour détruire les cellules cancéreuses. Les rayonnements ionisants sont administrés sur la zone à traiter en plusieurs fractions, délivrées sur plusieurs jours.