CAN 2024 : avec Côte d’Ivoire - RD Congo, un nouveau miracle pour les Éléphants ?

Les raisons d’y croire étaient bien maigres à l’issue des phases de poule. Mais match après match la Côte d’Ivoire d’Ibrahim Sangaré enchaîne les miracles à domicile.
ISSOUF SANOGO / AFP Les raisons d’y croire étaient bien maigres à l’issue des phases de poule. Mais match après match la Côte d’Ivoire d’Ibrahim Sangaré enchaîne les miracles à domicile.

CAN 2023 - De la consternation au miracle permanent. Pour être supporter des Éléphants de Côte d’Ivoire, il faut avoir le cœur solide cette année, comme en atteste le parcours particulièrement atypique du pays hôte de cette Coupe d’Afrique des Nations 2024.

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Ce mercredi 7 février sonne déjà l’heure des demi-finales de la compétition reine sur le continent africain, avec Nigeria - Afrique du Sud à 18 heures, avant Côte d’Ivoire - République démocratique du Congo à 21 heures. Ce dernier match est attendu par des millions de supporters ivoiriens qui attendent de pouvoir chanter le refrain -tout en ironie- imaginé ces derniers jours par les joueurs pour résumer leur parcours hors norme : « On ne vaut rien, mais on est qualifié ».

Des paroles qui prêtent à sourire tant l’équipe nationale revient de loin, entre une élimination évitée in extremis en phase de poule et une succession de matchs miraculeux.

Au bord du gouffre

Tout semblait démarrer sous les meilleurs auspices pour les hommes de Jean-Louis Gasset, le sélectionneur français de la Côte d’Ivoire. Opposés à la Guinée-Bissau pour le match d’ouverture de la compétition à Abidjan, les Ivoiriens ont régalé tout un pays en débutant la compétition sur une victoire nette mais sans éclat (2-0).

Les choses commencent à se gâter à partir du deuxième match des partenaires de l’ancien lillois Jonathan Bamba. Dans un stade bouillant pour affronter les « Super Eagles » nigérians, la Côte d’Ivoire s’effondre après le retour des vestiaires et s’incline sur un pénalty obtenu par la star du Nigeria Victor Osimhen.

Dès lors, une statistique commence à inquiéter les supporters : la Côte d’Ivoire est le premier pays organisateur à perdre un match en phase de groupe depuis la Guinée équatoriale en 2012.

La tendance se confirme lors du troisième et dernier match des Éléphants, giflés 4-0 par une Guinée équatoriale des grands soirs. Malgré un soutien sans faille lors des deux premières rencontres, cette fois, les supporters craquent et n’attendent même pas le coup de sifflet final pour quitter le stade, dépités.

Premier miracle

C’est donc avec une fébrilité non dissimulée que la Côte d’Ivoire a dû s’en remettre aux résultats des autres matches pour espérer trouver deux troisièmes moins bien classés qu’eux.

Derrière les larmes des joueurs, effondrés sur la pelouse et résignés à l’idée de ne plus maîtriser leur destin, un nouveau coup de théâtre se prépare. Car les supporters ivoiriens, animés par la colère, font alors du coach Jean-Louis Gasset leur bouc émissaire.

Le technicien sera finalement limogé deux jours après ce match « cauchemar », pour « résultats insuffisants » et sans connaître l’avenir de l’équipe. Pour tenter de sauver les meubles, c’est l’Ivoirien Emerse Faé, adjoint de Jean-Louis Gasset, qui est choisi pour assurer l’intérim, malgré de folles rumeurs annonçant l’arrivée en prêt d’Hervé Renard, le coach de l’équipe de France féminine.

Après deux jours d’attente insoutenable, la Côte d’Ivoire finit par arracher son ticket pour les huitièmes. Un ticket obtenu à l’issue du tout dernier match de poule, lors de la victoire du Maroc sur la Zambie (1-0), faisant de la Côte d’Ivoire l’ultime équipe repêchée.

Double explosion de joie

En pleine crise sportive et lâchée par une partie de ses supporters, la Côte d’Ivoire réalise pourtant l’exploit d’éliminer le puissant Sénégal aux tirs au but en huitièmes de finale. Contre la tenante du titre et ses multiples stars internationales, la Côte d’Ivoire n’a pas tremblé. Les Lions de la Teranga étaient pourtant la seule nation à avoir remporté l’ensemble de ses matchs au premier tour

Un succès inespéré il y a encore quelques jours, mais qui doit déjà être oublié au profit d’un quart de finale très attendu contre les Aigles maliens, qui a une fois de plus tenu du miracle. Dominés, à dix depuis la 44e minute et menés 1-0 à partir de la 70e minute, les Éléphants ont clairement tenu grâce à leur nouveau mental d’acier.

Après une égalisation miraculeuse à la 90e minute, les Ivoiriens achèvent de dégoûter le Mali en prolongation en inscrivant le but de la victoire dans les tout derniers instants (120+2’). Une explosion de joie s’en suit, à l’image du buteur et sauveur Oumar Diakité, expulsé pour avoir retiré son maillot lors de sa célébration.

Le pays hôte de la CAN 2023 s’avance désormais comme l’un des favoris. Reste à savoir si les Ivoiriens vont encore s’en remettre à un miracle pour battre la République démocratique du Congo en demi-finale. Ultime espoir d’accéder à une finale de rêve à domicile qui permettrait d’aller chercher un nouveau titre continental, après ceux de 1992 et 2015.

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