Présidentielle au Tchad: la suspension des émissions interactives dans les médias crée une polémique

Au Tchad, la décision de la Haute autorité des médias et de l'audiovisuel (Hama) de suspendre toute émission interactive dans les médias publics et privés durant la campagne présidentielle - qui commence demain dimanche - suscite une polémique.

La Haute autorité a justifié sa décision par le fait que les médias tchadiens ne disposent pas « de ressources humaines suffisantes pour réaliser des émissions interactives à caractère politique, pouvant respecter les principes d'équilibre, d'équité et de pluralisme ».

Le président de la Hama ne s'en cache pas : « Nous avons l'habitude d'interdire les émissions interactives » durant les périodes électorales, dans tous les médias audiovisuels du Tchad, pour éviter les éventuels dérapages qu'on observe en temps normal ».

C'est une « mesure préventive pour protéger le public et les journalistes », justifie Abderamane Barka, interrogé par Esdras Ndikumana, de la rédaction Afrique de RFI. « Nous avons engagé depuis quatre ans une évaluation de ces médias, jusque-là, le tableau étant affiché chez nous et il n’y a pas véritablement de professionnels pour faire ce travail. Nous savons exactement qui travaille dans ces média-là et qui anime, qui ne peut pas animer. Voilà, et cela est valable pour tout le monde, y compris les médias publics. »

Réponse de la Hama : on applique « la tolérance zéro » au moment de la campagne électorale parce que c'est une « période très courte et très sensible », où les dérapages habituels pourraient avoir de graves conséquences sur le pays.


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