La campagne choc d’Amnesty International contre les armes qui « mutilent et tuent » en manif

L’un des visuels de la campagne d’Amnesty International sur la dangerosité des armes à « létalité réduite ».
L’un des visuels de la campagne d’Amnesty International sur la dangerosité des armes à « létalité réduite ».

ARMES - Les visuels et messages se veulent particulièrement percutants. Amnesty International alerte à nouveau sur la dangerosité des armes à « létalité réduite », utilisées dans le cadre du maintien de l’ordre, au travers d’une campagne choc lancée ce mardi 22 août en France. Elle dénonce principalement l’usage des LBD 40 et des grenades lacrymogènes et de désencerclement, qui « mutilent et tuent » en manifestation.

« Aujourd’hui, tout coûte un bras, sauf manifester qui coûte aussi un œil », peut-on lire sur l’un des visuels de la campagne. « Le cortège partira à 14h et deviendra funèbre à 16h », est-il écrit sur un autre.

Tous les visuels de la campagne d’Amnesty International.
Tous les visuels de la campagne d’Amnesty International.

D’abord diffusée sur les réseaux sociaux, puis en affichage urbain à partir du 28 août à Paris, Bordeaux, Lyon, Marseille et Nantes, la campagne « vise à alerter sur l’urgence de réglementer le commerce et l’utilisation d’armes à létalité réduite qui ont, rien qu’en France, gravement mutilé des dizaines de personnes et conduit à plusieurs décès », avance Amnesty.

Dans le viseur, tout d’abord : l’usage des LBD 40 (lanceurs de balles de défense), dont Amnesty demande depuis plusieurs années la suspension dans l’attente d’une enquête sur leur utilisation.

Une pétition mondiale qui sera remise à l’Assemblée générale des Nations unies

Récemment, trois policiers du Raid ont été mis en examen, soupçonnés de tirs de LBD sur Mohamed Bendriss, 27 ans, mort dans la nuit du 1er au 2 juillet à Marseille lors des émeutes ayant suivi la mort de Nahel. Dans ce contexte, les LBD ont aussi été à l’origine de plusieurs éborgnements.

L’ONG rappelle également sa volonté d’interdire l’usage des grenades lacrymogènes et celles de désencerclement, qu’elle juge « particulièrement dangereuses » au vu des mutilations (assourdissements, brûlures, mains arrachées...) observées sur des manifestants.

« Il faut marquer les esprits car nous avons atteint un point où on ne peut pas rester sans réaction », commente auprès de l’AFP Jean-Claude Samouiller, président d’Amnesty France.

En parallèle, l’ONG recueille des signatures dans le cadre d’une pétition mondiale dédiée, qui sera remise lors de la résolution discutée à l’Assemblée générale des Nations unies au printemps 2024 et qui vise à encadrer ces armes.

En mars, Amnesty a dénoncé leur usage « généralisé, abusif et non conforme au droit international » lors des opérations de maintien de l’ordre, sur les cinq dernières années et dans plus de 30 pays, dans son rapport intitulé « Mon œil a explosé ».

Celui-ci relève qu’entre 1990 et 2017, 1 984 personnes dans le monde ont ainsi été blessées par un projectile à impact cinétique, 53 en sont mortes et 300 se trouvent désormais en situation d’invalidité permanente.

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