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Camp des Milles : un rempart au repli identitaire

Une exposition organisée au camp des Milles en décembre 2021, en partenariat avec l'USHMM de Washington (United States Holocaust Memorial Museum).   - Credit:NICOLAS TUCAT / AFP
Une exposition organisée au camp des Milles en décembre 2021, en partenariat avec l'USHMM de Washington (United States Holocaust Memorial Museum). - Credit:NICOLAS TUCAT / AFP

« Comment est-ce arrivé ? » « Que ferais-je demain si… ? » Ces questions, qui interpellent dès l'entrée du site-mémorial du camp des Milles, hantent la visite. Dernier camp d'internement et de déportation encore intact en France, cette ancienne tuilerie a vu passer 10 000 prisonniers de 38 nationalités entre 1939 et 1942. Réquisitionnée à la fin de la IIIe République pour y interner des ressortissants du Reich – considérés comme des ennemis alors qu'ils fuyaient pour la plupart le régime nazi –, l'usine devient à partir de juin 1940 un lieu d'internement des « indésirables » : anciens membres des brigades internationales d'Espagne transférés depuis les camps du sud-ouest de la France, juifs expulsés d'Allemagne…

À l'été 1942, ce « Vél' d'Hiv du Sud », ainsi nommé par François Hollande, se transforme en camp de déportation des juifs internés ou raflés dans la région. Quelque 2 000 hommes, femmes et enfants sont transférés des Milles vers Auschwitz via Drancy ou Rivesaltes. Des « victimes délibérées de l'État français », a rappelé Emmanuel Macron lors de sa visite, le 5 décembre 2022, puisque le camp était sous la seule autorité du régime de Vichy.

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