Camion charnier en Angleterre: jusqu'à 10 ans de prison pour 18 des 19 prévenus

En octobre 2019, 39 migrants avaient été trouvés morts en Angleterre dans un camion. Après cette affaire dite du camion charnier, dix-huit des 19 prévenus jugés pour leur participation à un vaste réseau d'immigration clandestine du Vietnam vers l'Europe ont été condamnés ce vendredi 10 novembre à Paris à des peines allant du sursis à 10 ans d'emprisonnement ferme.

Parmi eux, quatre Vietnamiens ont été condamnés pour homicides involontaires.

"Vous étiez impliqués au premier plan de l'organisation de traversées de personnes en situation de précarité dans l'espoir d'une vie meilleure", a martelé la présidente du tribunal Carole Bochter.

Contre ces quatre prévenus, le tribunal a prononcé des peines de neuf à dix ans d'emprisonnement, assorties d'interdiction définitive du territoire national.

"Vous avez créé les conditions qui ont conduit au décès de ces personnes. Si elles avaient été moins nombreuses, peut-être auraient-elles survécu", a-t-elle ajouté.

Le tribunal a condamné les quatre autres prévenus vietnamiens - dont deux absents au procès et considérés en fuite - responsables de l'organisation du transport et de l'hébergement des migrants à des peines d'un à dix ans de prison ferme.

"Un dessein plus large, purement lucratif"

Pendant plus de trois semaines, 19 prévenus étaient jugés à Paris pour aide à l'entrée, à la circulation ou au séjour irrégulier d'un étranger en France, commise en bande organisée, ainsi que pour association de malfaiteurs. Des délits passibles de dix ans d'emprisonnement.

Tous les autres prévenus ont été relaxés pour l'association de malfaiteurs mais ont été condamnés pour aide au séjour irrégulier commise en bande organisée.

"L'entente préalable en bande organisée paraissait caractérisée via des rencontres entres les membres du réseau, des contacts téléphoniques, des locations d'appartements, des système de compensation", a déclaré la présidente Bochter.

Les peines prononcées contre sept chauffeurs de taxis de nationalité française, algérienne ou marocaine vont de six mois de prison avec sursis à trois ans d'emprisonnement dont deux avec sursis, assorties d'amendes de 2.000 à 3.000 euros.

"Le tribunal a considéré que vous avez participé à ces faits en connaissance de cause dans un dessein plus large, purement lucratif", a souligné Carole Bochter lors du délibéré.

Un huitième chauffeur de taxi, de nationalité française, a été totalement relaxé. "Vous n'avez compris qu'à l'arrivée de la seconde course. L'élément intentionnel de l'infraction fait défaut", a indiqué le tribunal.

Concernant les trois propriétaires d'appartements où avaient séjourné les migrants, deux Chinois et un Français, les peines vont de 6 à 12 mois de prison avec sursis, avec des amendes de 5.000 à 10.000 euros.

Article original publié sur BFMTV.com