Camélia Jordana déplore les attaques de la fachosphère sur son film « Avant que les flammes ne s’éteignent »

Sortie en salle le 15 novembre, cette fiction, inspirée notamment de l’affaire Adama Traoré, a vu ses notes sur Allociné complètement torpillées dès son premier jour de sortie.

CULTURE - Avant que les flammes ne s’éteignent attise la haine de l’extrême droite. Camélia Jordana, à l’affiche de ce film de Mehdi Fikri, a dénoncé le 24 novembre sur Instagram la virulence de la fachosphère à l’égard du long métrage qui parle des violences policières.

Sortie en salle le 15 novembre, cette fiction, inspirée notamment de l’affaire Adama Traoré, a vu ses notes sur Allociné complètement torpillées par l’ultra-droite, note Libération. « Qui peut rester insensible à la mort d’un enfant ? Qui peut rester de marbre devant la fille d’une famille endeuillée ? », commence l’actrice et chanteuse dans son post.

« Spoil alert : la fachosphère, dont les quelques neurones restants s’agitent à la simple évocation des termes “violence policière” », poursuit-elle, bien consciente que « si ce film, ainsi que son regard, dérange, c’est bien qu’il dit quelque chose de notre société. »

Un combat rappelant celui d’Adama Traoré

« Tristement inspiré de multiples faits relayés depuis de nombreuses années jusqu’à cet été encore par de nombreux médias », Avant que les flammes ne s’éteignent met en scène Camelia Jordana, 31 ans, dans le rôle de Malika.

Celle-ci est une femme dans la trentaine dont le jeune frère est mort à la suite d’une violente interpellation. Dans le quartier où il vivait, la colère éclate sur fond de révoltes et de voitures brûlées. Malika le sait : il faut agir vite, avant que cet épisode dramatique ne retombe dans l’oubli.

Si ces fragments de la vie de l’héroïne sont purement fictionnels, son combat, lui, rappelle forcément celui d’Assa Traoré et du collectif Justice pour Adama, lancé après la mort de ce dernier à l’âge de 24 ans à la gendarmerie de Persan, dans le Val-d’Oise, après son interpellation.

« Une offensive résolue, massive et coordonnée »

Toutefois, depuis le jour de sa sortie, la note du film est très, très basse sur Allociné. Il récolte une moyenne « spectateurs » de 1,4 étoile avec un très grand nombre de votes, cela même avant la première séance de 9 heures du matin. Ceci la plupart du temps, sans que l’historique des comptes des votants « n’affiche d’activité préalable sur le site », précise Libération.

En guise d’avertissement, Allociné a assorti la fiche du film d’un message sur la « répartition inhabituelle » des votes. En clair, le long-métrage a pu être ciblé par des militants qui ne l’ont probablement même pas vu.

La Société des réalisateurs de films (SRF) a même dénoncé, « une offensive résolue, massive et coordonnée de l’extrême droite », alors que l’Association des acteur. ices (A.D.A) a, elle aussi, dénoncé « le harcèlement abject » dont fait l’objet Camélia Jordana sur les réseaux sociaux.

« Des propos racistes et misogynes d’une extrême violence lui sont adressés, signale l’association. Ces propos s’inscrivent dans la continuité des insultes que notre collègue et amie subit depuis plusieurs années à chaque prise de parole publique, qu’elle soit politique ou non. Cela ne peut pas durer. »

Sur Instagram, Camelia Jordana se défend et rappelle qu’« Après avoir chanté à la Panthéonisation des résistant.e.s de la Seconde Guerre mondiale, posé en Marianne au sein nu en couverture de’L’obs’ [et] chanté en hommage aux victimes du 13-Novembre », elle ne laissera « personne remettre en doute [sa] place et [son] appartenance à [son] pays et à la République ». Et de poursuivre : « Que cela plaise ou non, j’incarne la France d’aujourd’hui. »

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