Un calcul, une fureur, une illumination, l’infini… leur premier émoi de matheux

Un calcul, une fureur, une illumination, l’infini… leur premier émoi de matheux

Quelle a été votre première émotion face à une équation ? Vous souvenez-vous du jour où vous vous êtes dit «je suis mathématicien» ? Parfois, rien ne s’impose. Mais souvent, la réponse fuse, comme si cette naissance aux mathématiques pouvait être datée avec certitude. Vingt mathématiciens ont répondu à «Libération».

Ces mardi 21 et mercredi 22 juillet,les Ecoles normales supérieures de Paris, de Lyon, de Cachan et de Rennes publient la liste des candidats reçus dans leurs différents départements. Parmi eux se trouvent, en principe, les futurs grands mathématiciens de l’école française qui fait jeu égal avec celle des Etats-Unis au concours des médailles Fields, le Nobel des maths, décerné avant l’âge fatidique des 40 ans. Souvent, les mathématiciens sont marqués par le jour où ils ont compris que les mathématiques allaient devenir leur domaine, l’espace dans lequel ils étaient enfin chez eux.

La fureur du métro

Jean-Pierre Kahane (88 ans), université Paris-Sud

«Mon premier émoi mathématique a été la fureur. Mon père, dans le métro, je devais avoir 11 ou 12 ans, m’a posé la question du plus court itinéraire passant par la rivière entre deux maisons. Je n’ai pas trouvé, et il m’a donné la solution. Je ne lui ai pas dit, mais j’étais furieux. Avec le recul, je vois bien que ma fureur était le signe que je pouvais devenir mathématicien. Mais sur le champ, c’était plutôt que j’étais bon à rien. Au cours de ma vie de mathématicien, j’ai éprouvé beaucoup de joies de toute nature. Mais j’ai eu d’autres occasions d’être furieux contre moi. Et je crois que ces accès de fureur ont joué un rôle majeur dans ce que j’ai produit ensuite. D’ailleurs, c’est souvent à la suite d’échecs que, rectifiant la position, j’ai su résoudre certains problèmes.»

«J’ai regardé les deux solutions…»

Takashi Tsuboi (61 ans), université de Tokyo

«Il y a cinquante ans, j’avais 11 ans et j’étais à école et nous faisions un exercice en mathématique. J’ai commencé le problème suivant. On a un récipient (...)

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