A Calais: «Dites-leur, aux politiques, d’arrêter les dégâts, ils vont un peu trop loin.»

Calais, le 17 novembre 2018. Gilets jaunes. Blocage rond qui mène à la cité Europe.

Malgré quelques éclats de voix d’automobilistes énervés et deux personnes grièvement blessées à Arras, l’ambiance est bon enfant aux rond-points. Où l'on côtoie des électeurs de Le Pen et de Mélenchon. Les organisateurs affirment qu'il s'agit d'un mouvement disent «apolitique et asyndical«.

À Calais et Boulogne-sur-Mer, mission accomplie : les accès aux centres commerciaux sont bloqués. Dans le seul Pas-de-Calais, la préfecture annonce à 11 heures du matin 32 manifestations et 3000 personnes mobilisées, et un blessé grave à Arras, un homme de 71 ans, dans un barrage forcé.

À Calais, malgré quelques éclats de voix d’automobilistes énervés, l’ambiance reste bon enfant. Le blocus est bien organisé, avec un chef de rond-point qui vient calmer le jeu dès que la tension monte. Ne franchissent les barrages que les véhicules d’urgence. Dans les voitures bloquées, les gens prennent leur mal en patience, comme Noëlla : «Je pensais que j’allais pouvoir passer. Je partais travailler, je ne gagne que le SMIC et je n’avais pas prévu de faire grève !», sourit-elle. Trois vendeuses calaisiennes, pomponnées et amusées, se garent au rond-point, et s’apprêtent à marcher un petit kilomètre pour rejoindre leur boutique, celle d’un opérateur télécoms, à la Cité Europe, totalement inaccessible autrement. «On reconnaît pas mal de clients ici», s’exclament-elles. Elles les menacent, rigolardes, de leur couper leur réseau, mais au fond ne leur en veulent pas : «Comme citoyen, on n’est pas contre eux, loin de là». «On ne touche pas aux commerces du centre-ville», précise Kevin Dujardin, initiateur des rassemblements sur Calais. «Seulement les centres commerciaux : ceux qui se font des fortunes grâce au travail de gens au Smic pourraient embaucher plus, ou payer mieux !»

Claude, le responsable du rond-point, ne partage pas cette vindicte contre les grandes enseignes. On croise toutes les opinions politiques sur les ronds-points occupés. Côte à côte, voilà Yohann, ambulancier, (...)

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