Les cachalots ont-ils conscience de la mort ?
Il a pu nager plusieurs jours d'affilée avec un grand mâle dans les eaux bleu profond de l'île Maurice. François Sarano, ancien conseiller scientifique du commandant Cousteau, est encore sous le coup de l'excitation de son dernier voyage d'observation dans l'océan Indien. « Il s'agit d'un nouveau mâle rencontré dans le clan de cachalots que nous suivons. Cela nous a permis d'établir sa carte d'identité visuelle et acoustique », nous confie-t-il.
Depuis dix ans, François, son épouse Véronique, également océanographe, et l'équipe de l'association Longitude 181 réalisent l'analyse génétique du même groupe social, le clan « d'Irène gueule tordue », grâce à des bouts de peau des mammifères prélevés dans l'eau. Une étude unique en son genre, qui permet de connaître les liens de parenté entre les individus du clan, « seul moyen de comprendre les relations sociales », explique François Sarano.
À LIRE AUSSI L'ours, un roi déchu remis sur le trône
Chez les cachalots, les clans sont formés de femelles adultes et de juvéniles. Les mâles ne sont que de passage. Alors que la littérature scientifique interdisait jusqu'alors tout rôle social au mâle, « nous avons documenté, filmé et enregistré plusieurs fois des grands mâles rassemblant l'ensemble du clan, et surtout les jeunes mâles qui venaient caresser le grand mâle. Le grand à la verticale, émettant un clic, les petits se posant ensuite sur sa tête comme pour l'écouter », raconte encore François Sarano.