C8 et CNews sur la TNT : Vincent Bolloré auditionné à l’Assemblée sur l’avenir de ses chaînes

Vincent Bolloré sera auditionné ce mercredi 13 mars par l’Assemblée nationale, dans le cadre de la commission d’enquête parlementaire sur l’attribution des fréquences TNT.
Bloomberg / Bloomberg via Getty Images Vincent Bolloré sera auditionné ce mercredi 13 mars par l’Assemblée nationale, dans le cadre de la commission d’enquête parlementaire sur l’attribution des fréquences TNT.

MÉDIAS - La chaîne C8 mérite-t-elle sa fréquence TNT ? C’est une des questions à laquelle veut répondre une commission d’enquête ouverte fin février, à l’initiative des députés La France insoumise (LFI). Dans ce cadre, le milliardaire Vincent Bolloré, actionnaire majoritaire du groupe Vivendi qui possède la chaîne C8 mais également Canal+, CNews, CStar et de nombreux titres de presse, est attendu à l’Assemblée Nationale ce mercredi 13 mars.

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Une audition très scrutée, à l’heure où l’Arcom a ouvert son appel à candidatures pour renouveler la moitié des chaînes nationales de la TNT. Les chaînes sortantes, dont les fréquences sont attribuées jusqu’à 2025, veulent être renouvelées. Pour beaucoup, le doute n’existe pas. Pour ce qui concerne les chaînes du groupe Vivendi, en revanche, la situation est moins confortable.

CNews et C8 sous pression de l’’Arcom

CNews et C8 ont régulièrement été mises en demeure et sanctionnées par l’Arcom pour non-respect de leurs obligations. Pascal Praud faisant le lien entre immigration et punaises de lit, Cyril Hanouna accusé de faire de la « publicité clandestine », propos complotistes, racistes, incitation à la haine… Ces pratiques ne passent pas et les amendes et avertissements défilent au siège des deux chaînes.

À tel point que la précédente ministre de la Culture, Rima Abdul Malak, avait même rappelé la possibilité pour l’Arcom de ne pas reconduire leurs fréquences. Le président de l’Arcom, Roch-Olivier Maistre, a récemment rappelé les critères pour qu’une chaîne soit renouvelée : qu’une « pluralité d’acteurs » soient sélectionnés et que « l’intérêt du spectateur » prime, afin qu’il ait « la plus grande diversité de choix ».

En janvier 2022, le show Bolloré au Sénat

Lors de son audition ce mercredi, qui sera suivie jeudi par celle de Cyril Hanouna, Vincent Bolloré va être interrogé sur le fonctionnement de ses chaînes, leurs choix éditoriaux et ses liens personnels avec les rédactions. La dernière fois qu’il a été confronté à un tel exercice, le milliardaire avait adopté une attitude inattendue.

En janvier 2022 (on portait encore des masques anti-Covid), il avait été entendu par le Sénat dans le cadre d’une autre commission d’enquête, sur la concentration dans les médias. Au lieu de donner des réponses nettes aux questions qui lui étaient présentées, l’homme d’affaires avait multiplié les pirouettes et punchlines.

Comme vous pouvez le voir dans les tweets ci-dessous, l’homme d’affaires Breton avait par exemple déclaré « Personne ne savait qu’Eric Zemmour allait devenir président de la République », avant d’être rappelé à l’ordre par rapporteur de l’enquête David Assouline, lui rétorquant qu’« il ne l’est pas encore ».

Sans prêter plus attention à cet avertissement, quelques minutes plus tard Vincent Bolloré avait expliqué avoir soutenu l’ascension politique du candidat d’extrême droite au titre que son « travail consistait à découvrir des talents ». « Vous parlez de Zemmour, mais j’ai découvert ce talent comme j’en ai découvert plein d’autres : Yves Calvi, Bono, Marc Levy... », avait-il lancé.

Vincent Bolloré avait par ailleurs à cette occasion nié toute intervention de sa part dans les contenus produits par les médias dont il est actionnaire majoritaire. Lors des premières auditions de la commission d’enquête sur la TNT, le directeur général de CNews, Serge Nedjar, a lui aussi réfuté tout interventionnisme ou « pression » de Vincent Bolloré, avant de mentionner que ce dernier l’appelle « pratiquement quotidiennement ou tous les deux jours ».

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