Cœur artificiel : face à l’interruption des essais, Carmat montre les muscles

L’entreprise s’est lancée mardi dans une opération de com pour vanter les mérites de sa prothèse, notamment auprès des autorités sanitaires, tout en laissant planer la menace d’une délocalisation.

Une vraie opération de com. Et pas n’importe où, dans les locaux mêmes de la Bourse au palais Brongniart. Ce mardi matin, la société Carmat, qui cherche à commercialiser le cœur artificiel conçu par le professeur Carpentier, a sorti le grand jeu pour répéter que «tout allait comme prévu», sans «aucun retard» en tout cas, dans le «process». Tout en distillant à demi-mot que ce serait vraiment dommage que les autorités sanitaires françaises retardent la reprise des essais et que, si tel était le cas, l’entreprise pourrait poursuivre son développement à l’étranger, aux Etats-Unis par exemple.

Cachotteries. De fait, les deux parties jouent un peu au chat et à la souris. Et si les uns comme les autres le nient, il y a un blocage. Le cinquième patient à avoir reçu cette prothèse est mort le 26 août, quarante-sept jours après avoir été implanté. A la demande de l’Agence nationale de sécurité des médicaments (ANSM), l’essai a alors été suspendu. Ce mardi, Carmat a affirmé que le décès de cet homme de 65 ans serait dû à une bête erreur de manipulation des piles de recharge par le patient lui-même. Et qu’en aucun cas la prothèse ne serait en cause. Pourtant, plus de trois mois après la suspension de l’essai, celui-ci n’a toujours pas repris, l’ANSM n’ayant pas donné son accord. Pourquoi ?

Y aurait-il des cachotteries des uns ou des autres ? «L’ANSM veut une analyse de risque plus poussée», a expliqué mardi Stéphane Piat, le directeur de Carmat. Certes, mais il y a une semaine, le même avait déclaré au Parisien : «En France, l’innovation, tel le cœur Carmat, connaît des blocages, alors qu’elle devrait être le fruit d’une collaboration forte entre les autorités, l’entreprise, les spécialistes, les patients… Nous ne sommes pas sur la même longueur d’ondes.» Et Piat d’ajouter, presque (...) Lire la suite sur Liberation.fr

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