«C’est pas la mairie de Pétaouchnok, quand même !»

La mairie de Marseille.

Sabrina Hout, ancienne adjointe d'arrondissement à Marseille, avait manœuvré pour éviter de célébrer un mariage entre deux femmes, allant jusqu'à faire des faux pour se couvrir. Mardi, devant le tribunal, elle a multiplié les explications confuses.

Petite robe et chignon sage, Sabrina Hout est tirée à quatre épingles. Mardi après-midi à la barre du tribunal correctionnel de Marseille, elle a pourtant du mal à tenir debout. Face à elle, Claude et Hélène, deux femmes qui l’assignent pour discrimination en raison de leur orientation sexuelle, après que leur mariage, «célébré» le 16 août 2014 à la mairie des XVe et XVIe arrondissements de Marseille, a été annulé. Interrogée par le président, l’élue, fébrile, ancienne adjointe de Samia Ghali (la sénatrice-maire PS) a pourtant tout tenté pour justifier ses manœuvres pour éviter de prononcer cette union : tantôt malade, perturbée par des problèmes personnels. Tantôt ignorante – elle ne savait pas que l’élu sollicité pour la remplacer n’était pas habilité à tenir ce rôle. Tantôt suffisamment croyante pour que cette union, contraire à sa religion musulmane, perturbe ses convictions. Et tantôt victime, elle aussi, de la stigmatisation qui a accompagné la médiatisation de l’affaire : «On m’a reproché d’être homophobe, c’est complètement faux, a-t-elle plaidé. J’ai vécu un véritable enfer. Mon nom dans la presse… On m’a aussi traité de tous les noms au travail, de terroriste, de jihadiste !»

«Les agents municipaux m’ont dit qu’il fallait le faire»

C’est pourtant sa religion qu’elle invoque lorsque deux semaines avant le mariage, elle téléphone à un ami élu pour lui demander d’officier à sa place. Appelé à la barre par les parties civiles, l’homme l’assure : «Elle m’a précisé que dans sa religion, elle ne pouvait pas le faire. J’ai voulu lui rendre service, je pensais que j’avais le droit de le faire.» Ce qui le gêne surtout, c’est que le jour de la cérémonie, Sabrina Hout, juste avant de quitter la salle des mariages, (...)

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A Marseille, une élue PS jugée pour avoir refusé de marier deux femmes