“C’est la guerre” : quinze dissidents des Farc meurent dans des combats en Colombie

“Il ne faut pas jouer avec la paix. Si c’est la guerre, c’est la guerre.” C’est ainsi, rapporte El Tiempo, que le président colombien, Gustavo Petro, a justifié le lourd bilan de “la plus grande action” menée depuis son arrivée au pouvoir, en août 2022, contre les factions dissidentes des Farc qui refusent toujours de se soumettre à l’accord de paix signé en 2016 avec la guérilla marxiste.

L’offensive se déroule dans le département du Cauca, le réservoir de feuilles de coca et de marijuana du sud-ouest de la Colombie, principal exportateur de cocaïne du monde, alors que le cessez-le-feu conclu avec les dissidents de l’État-major central a été suspendu en mars par le gouvernement.

Le président, explique le quotidien de Bogota, reproche notamment aux dissidents de “tuer la population civile” des départements qu’elle contrôle. Une population en bonne partie amérindienne, socle électoral de Petro, alors que la popularité du premier dirigeant de gauche du pays vacille, en même temps que son pari de négocier la “paix totale” avec les différents groupes encore en armes dans ce pays en guerre depuis soixante ans.

Si l’État-major central compte environ 4 000 combattants, selon les chiffres de l’armée – contre plus de 20 000 à l’époque la plus favorable pour les Farc –, il contrôle encore des pans entiers de territoire, particulièrement dans les bastions historiques de l’ancienne guérilla, où il impose des règles drastiques et un recrutement forcé de mineurs, qui compliquent les relations avec le gouvernement de Petro.

Au niveau national cependant, les factions dissidentes des Farc ont montré ces dernières semaines des signes de fracture, avec notamment des commandants régionaux mettant en cause l’autorité jusque-là indiscutable du leader de l’organisation, Iván Mordisco.

Dans d’autres régions que le Sud-Ouest, différentes factions dissidentes des Farc, qui ressemblent maintenant davantage à une structure fédérale que hiérarchisée, ont exprimé leur volonté de continuer à négocier un nouveau traité de paix avec le gouvernement.

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