C’est “une fraude” : le régime chaviste conteste la primaire de l’opposition

Le parquet vénézuélien a annoncé mercredi 25 octobre l’ouverture d’une enquête judiciaire visant les organisateurs de la primaire de l’opposition, qui ont abouti dimanche dernier à la large victoire de Maria Corina Machado, l’une des plus farouches opposantes du gouvernement chaviste de Nicolás Maduro.

En conférence de presse, le procureur général Tarek William Saab a assuré, selon le média Tal Cual Digital :

“La publication de chiffres erronés de participation à un événement électoral […] constitue une fraude à l’égard de la Constitution et du pays.”

Selon le haut fonctionnaire, les organisateurs de la primaire auraient manipulé le résultat du vote pour faire croire que 2,5 millions de personnes ont exprimé leur voix – à plus de 92 % pour Machado —, alors qu’ils ne seraient en fait que 500 000. La population totale est, elle, de 28,8 millions d’habitants, selon la Banque mondiale.

Saab a donc cité à comparaître Jesús María Casal, président de la Commission nationale de la primaire, et ses compagnons pour les délits d’usurpation de fonctions électorales, usurpation d’identité, blanchiment d’argent et association de malfaiteurs.

Une “dictature rendue folle”

En réponse, l’opposant Andrés Velásquez a assuré, d’après le média Efecto Cocuyo, que le taux de participation élevé aurait “rendu folle la dictature”, en allusion au gouvernement de Nicolás Maduro, accusé par une cinquantaine de pays d’avoir été réélu frauduleusement en 2018, et qui craindrait Machado.

Les deux parties avaient pourtant signé le 17 octobre un accord censé garantir la tenue d’une élection présidentielle libre en 2024, et selon lequel l’opposition et le gouvernement pourraient choisir librement leurs candidats.

En échange, les États-Unis ont accepté de lever temporairement une partie des sanctions qui pèsent sur le pétrole, principal produit d’exportation du Venezuela, plongé dans une grave crise économique depuis une décennie.

Un doute subsiste cependant quant à la participation de Machado, sous le coup d’une interdiction de se présenter aux élections pendant quinze ans, imposée par le régime.

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