C’est “déshumanisant” : des mannequins boycottent la Melbourne Fashion Week, accusée de racisme

Ce sera sans eux. “Une douzaine de mannequins noirs ont déclaré qu’ils boycottaient la Melbourne Fashion Week (MFW) pour protester contre les multiples cas de racisme auxquels ils ont été confrontés dans le secteur de la mode en Australie”, relatait The Sydney Morning Herald (SMH) quelques jours avant le lancement de l’événement, qui se tient à Melbourne (Australie), du 23 au 29 octobre.

Le quotidien australien a rencontré plusieurs des modèles impliqués dans cette mobilisation.

Awar Malek, vivant à Sydney, confie son indignation : “Pour des mannequins noires, participer à la mode australienne est une forme d’autodestruction.” D’où son boycott de la MFW, comme elle l’explique :

“C’est une semaine on ne peut plus traumatisante, déshumanisante, on est sous-payés, c’est épuisant mentalement. Je n’ai aucune envie de continuer à y participer.”

Sa collègue Nylow Ajing, née au Soudan du Sud, précise au journal que la situation est particulièrement grave en Australie. “À Londres, New York ou Paris, le racisme tel qu’il se pratique dans le monde de la mode australien ne serait jamais toléré. Mais ici, ils n’ont pas l’air de s’en soucier ni de vouloir y changer quoi que ce soit.”

Coiffure et maquillage inadaptés

Outre les témoignages faisant état d’inégalités salariales avec les modèles blancs, les conditions de travail sont au cœur de la mobilisation. Une occurrence d’insulte raciste est citée, mais aussi une atmosphère générale où les mannequins noirs ne se sentent pas les bienvenus.

Cela s’exprime de manière très concrète, par exemple lorsque les maquilleurs n’ont rien dans leur besace pour les peaux sombres, résume le SMH.

Nyaluak Leth, installée au Royaume-Uni (où, selon elle, les discriminations sont moindres dans la profession), est dans le métier depuis neuf ans. Elle dénonce : “Parfois, on est payées 220 dollars australiens [131 euros environ] pour parcourir le podium [pendant la Fashion Week australienne], une misère. On fait ça dix ou douze heures par jour, et les coiffeurs et maquilleurs ne savent pas s’y prendre.”

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