Côte-d'Or : ce que l'on sait de l'interpellation d'un collégien menaçant la principale avec un couteau
Un adolescent a été placé en garde à vue ce vendredi 15 mars après avoir menacé avec un couteau la principale de son collège. La qualification terroriste n'est pour l'instant pas retenue.
"Un drame a très certainement été évité." Un collégien a été interpellé par la police à Chenôve, près de Dijon en Côte-d'Or, ce vendredi 15 mars dans l'après-midi.
Il a été placé en garde à vue après avoir menacé avec un couteau la principale de son collège, sans la blesser.
• Un couteau et une lettre
Les faits se sont déroulés ce vendredi vers 15 heures au collège Édouard-Herriot. Le collégien, âgé de 15 ans et élève de troisième, s'est présenté dans un cours d'anglais d'où il avait été exclu quelques jours plus tôt, a indiqué le parquet de Côte-d'Or à BFMTV.
Redirigé vers la principale du collège, il a été reçu dans le bureau de cette dernière, vers 15h10. C'est à cette occasion qu'il lui a remis un courrier. Selon le parquet, la lettre faisait mention d'"une prise d'otage et référence aux attentats de novembre 2015 survenus en France".
Pendant qu'elle prenait connaissance de la lettre menaçante, l'adolescent a sorti un couteau et l'a menacée de mort. La principale a réussi à prendre la fuite par une autre porte, en déclenchant l'alarme anti-intrusion.
Après avoir menacé la principale, l'adolescent a tenté de rejoindre sa classe mais cette dernière était confinée comme l'ensemble de l'établissement, comme le veut la procédure après le déclenchement d'une alarme de ce type.
La porte de la classe étant fermée, l'élève est resté dans le couloir et a menacé avec son couteau un agent de maintenance venu au soutien, qui a finalement réussi à s'enfuir.
• Le profil du collégien
Le collégien a rapidement été interpellé. "La police était déjà en intervention dans le quartier et l'a désarmé très vite", a déclaré le recteur de l'académie de Dijon, Pierre N'Gahane.
Il a été placé en garde à vue à 15h35 pour violences avec arme dans un établissement scolaire ayant entrainé une incapacité de travail de moins de huit jours, menaces de mort et introduction d'arme dans un établissement scolaire.
D'après le parquet, l'élève est décrit comme difficile. Il avait déjà été exclu d'un autre établissement avant d'être admis au collège Édouard-Herriot, selon le recteur.
"C'est un jeune perturbateur, mais qui n'était pas dans nos radars", a affirmé sur BFMTV Thierry Falconnet, maire PS de Chenôve.
Il ne présente qu'un antécédent judiciaire pour des faits de dégradations volontaires, a souligné le parquet. Dans la soirée, il n'avait toujours pas fourni d'explication sur ses motivations.
Informé des faits, le parquet national antiterroriste a annoncé à BFMTV qu'il n'était pas saisi à ce stade de l'enquête.
• Une cellule médico-psychologique samedi
Pendant l'intervention de la police, les élèves ont été confinés dans les salles de classe. "Il y avait beaucoup de panique dans l'établissement", a annoncé le recteur sur BFMTV.
Le maire de Chenôve a salué le "sang-froid, professionnalisme, courage de la proviseure et du personnel". D'après lui, la principale, qui a déposé plainte, "est encore sous le coup de l'émotion, dans le chaud de l'action". "La principale est très éprouvée", a ajouté le recteur.
L'établissement, normalement fermé le samedi, sera ouvert dès 9h30 pour accueillir les élèves ou le personnel dans le cadre d'une cellule médico-psychologique.
"C'est une nouvelle épreuve pour la communauté enseignante", a souligné le président du conseil départemental de Côte-d'Or François Sauvadet (UDI) dans un communiqué peu après s'être rendu sur place. "Il est urgent d'apporter des réponses face à la montée de la violence et des attaques contre nos établissements scolaires, qui s'exprime aujourd'hui dans l'enceinte d'un collège."
• Des menaces condamnées avec "fermeté"
La ministre de l'Éducation Nicole Belloubet a "condamné avec la plus grande fermeté" ces menaces, "saluant le courage et le sang froid" de la principale. "Je l'ai personnellement assurée de mon soutien ainsi que de celui de mon administration", a-t-elle ajouté à l'AFP.
"Si l'affaire est entre les mains de la justice, j'ai demandé que toute la lumière soit faite sur cet acte révoltant. Pour toutes les menaces qui seront proférées à l'encontre des personnels, je demande que les sanctions les plus fermes soient prises afin que l'école demeure un sanctuaire inviolable", a déclaré la ministre.
De son côté, le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin a assuré sur son compte X, anciennement Twitter, qu'un "drame a très certainement été évité en Côte-d’Or grâce à l’intervention très rapide des policiers qui ont pu interpeller un individu armé, potentiellement très dangereux". Et de conclure: "Merci à eux."
Le président du conseil départemental de Côte-d'Or François Sauvadet (UDI) a lui "témoigné toute (sa) solidarité à la principale du collège, victime de cette menace au couteau", remerciant les forces de l'ordre pour leur intervention "extrêmement rapide".