Côte-d’Ivoire : le Femua, rythmes solidaires

Au festival des musiques urbaines d’Anoumabo, les concerts sont gratuits et nombre d’artistes reversent l’intégralité de leur cachet pour la bonne cause.

Imaginé par le leader de Magic System, le festival des musiques urbaines d’Anoumabo vient en aide à ce quartier défavorisé d’Abidjan. Cette année, la 11e édition a exhorté les jeunes à renoncer à l’immigration clandestine, qui prive le pays de ses forces vives.

En ce mercredi après-midi, plus de 4 000 gamins forment une foule compacte face à la petite scène dressée sur une place au cœur du quartier d’Anoumabo, un ancien village qui a été avalé par la poussée urbanistique d’Abidjan. Entrée gratuite, mais réservée aux plus jeunes. Il y a des jeux gonflables, des danses, des cadeaux, des contes, et puis de la musique, du zouglou, du coupé-décalé et autre ndombolo qui agitent la sous-région depuis des lustres. De quoi bien «s’enjailler», comme on aime à dire ici. Sur l’estrade, mieux les danseuses remuent des fesses, plus la foule des bambins est en liesse. L’ambiance facile ne fait pas oublier à Jean-Louis Boua, directeur exécutif de la Fondation Magic System, de faire passer le message au micro : «Ne partez pas en Europe sans papiers, ne prenez pas le bateau. Même si papa et maman veulent vous emmener, dites-leur non !»

«École maternelle»

Dans la tentaculaire cité lagunaire dont on dit que lorsqu’elle tousse, c’est toute la sous-région qui s’enrhume, l’immigration clandestine est un mal récurrent. C’est par dizaines de milliers que des compatriotes vont échouer en Italie. «Le petit Ivoirien retrouvé dans une valise à la frontière marocaine a frappé les esprits», insiste Jean-Louis Boua. C’est pourquoi il a été décidé que ce fléau, qui saigne les forces vives du pays, serait la thématique centrale de la 11e édition du festival des musiques urbaines d’Anoumabo (Femua). «Plus que de prendre le désert ou la mer pour partir, j’ai cru en ce que je faisais ici», reprend Salif Traoré. Pour le charismatique leader des Magic System, plus connu sous le nom de A’Salfo, il est urgent d’inverser le paradigme trop souvent fatal aux populations subsahariennes : «Non, aller en Europe, (...) Lire la suite sur Liberation.fr

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