"C'était vraiment grave" : Israël affirme "examiner" les faits après la frappe sur Rafah
Au lendemain d'une frappe israélienne mortelle internationalement condamnée, le gouvernement de Benjamin Netanyahu et Tsahal ont annoncé enquêter sur la mort de civils palestiniens.
Le gouvernement israélien a déclaré ce lundi 27 mai qu'il allait examiner les faits concernant une frappe israélienne qui a ciblé deux responsables du Hamas et provoqué la mort de 45 personnes dans un camp à Rafah, selon le ministère de la Santé du Hamas, au pouvoir dans la bande de Gaza.
"Nous examinons la question", a déclaré Avi Hyman, porte-parole du gouvernement israélien. "C'était vraiment grave. Toute perte de vie, de vie civile est quelque chose de grave et d'affreux", a-t-il ajouté en affirmant par ailleurs qu'Israël cherchait à "limiter les pertes civiles".
Benjamin Netanyahu a lui évoqué un "tragique incident" lors d'un discours auprès de familles d'otages.
"Réduire le risque de blesser des civils"
De son côté, l'armée israélienne a ajouté enquêter sur la mort de civils. "Avant la frappe, un certain nombre de mesures ont été prises pour réduire le risque de blesser des civils non impliqués pendant la frappe, notamment l'usage de surveillance aérienne, le recours à des 'munitions précises' par l'armée de l'air israélienne, et des informations de renseignement complémentaires", a déclaré Tsahal dans un communiqué.
La frappe nocturne sur la ville surpeuplée de Rafah a internationalement été condamnée. À commencer par l'ONU qui a demandé une enquête "complète et transparente".
La frappe meurtrière a été dénoncée notamment par l'Union européenne, l'Union africaine, la France, ainsi que par l'Égypte et le Qatar, deux pays médiateurs dans les efforts diplomatiques pour parvenir à un cessez-le-feu dans la guerre dévastatrice déclenchée il y a bientôt huit mois.
"Massacre horrible"
Le Hamas considéré comme une organisation terroriste, notamment par les États-Unis et l'Union européenne, a dénoncé un "massacre horrible", et en Cisjordanie occupée, l'Autorité palestinienne a accusé Israël d'avoir "délibérément visé" le camp de Rafah.
La Défense civile palestinienne a fait état de nombreux corps "carbonisés" dans un incendie qui a ravagé le camp de déplacés de Barkasat, géré par l'agence de l'ONU pour les réfugiés palestiniens (Unrwa), dans le nord-ouest de Rafah.
Des images du Croissant-Rouge palestinien, selon lequel le lieu visé par la frappe avait été désigné par Israël "comme une zone humanitaire", ont montré des scènes de chaos, des ambulances toutes sirènes hurlantes et des secouristes en pleine nuit sur un site en feu, évacuant les blessés parmi lesquels des enfants.
Le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) a dit recevoir dans un de ses hôpitaux de campagne un "afflux de blessés ayant subi des brûlures".