Césars: "Elle", "Divines" et Dolan sans surprise

La 42e édition de la fastidieuse cérémonie voit Huppert récompensée mais pas de ras de marée pour le film Paul Verhoeven. L'Académie a saupoudré ses votes et largement suivi le palmarès cannois.

La soirée ne pouvait qu’être délicieuse, les chiffres calamiteux de Canal+ étaient tombés l’avant-veille, le cinéma français se devait pourtant de faire bonne figure pour la sempiternelle soirée des remises de récompenses unanimistes, et d’auto-congratulations, même si la chaîne cryptée, principale source de financement de notre cinéma, a largement perdu de son ancien prestige. Une fois encore, on a mis en scène le malaise d’être là, à coup de blagues écrites pour être ratées ou tomber à plat. «Vous nous éclaboussez de votre bonne humeur!», c’est ainsi que l’animateur de la soirée, Jérôme Commandeur, a accueilli sans trop de ménagement le Droopy à la paupière tombante Alain Terzian, président de l’Académie des césars, qui ne semblait guère plus en phase avec le spectacle en cours que lorsqu’il avait lu en conférence de presse une liste truffée d’erreurs.

«I love Vincent»

Bien sûr, comme toujours, la seule chose à regarder c’est l’inaltérable ringardise du dispositif et la capacité de résistance de quelques-uns à l’affadissement généralement qu’il provoque. Ceux qui s’en sortent sont généralement en colère comme François Rufin, césar du meilleur documentaire pour Merci Patron! qui, portant un t-shirt «I love Vincent» (avec l’image de Bolloré imprimée dessus), blême et tremblant comme une feuille, a dénoncé l’inertie des politiques face aux délocalisations, incitant François Hollande, qui n’a plus rien à perdre, à se «bouger le cul». Ou porteuses par leur origine sociale ou leur couleur de peau d’un héritage en négatif comme Oulaya Amamra et Déborah Lukumuena, actrice de Divines, respectivement meilleur espoir féminin et meilleure actrice dans un second rôle, ou encore Maïmouna Doucouré, la réalisatrice du meilleur court-métrage (ex-aequo), Maman(s), évoquant le besoin de (...) Lire la suite sur Liberation.fr

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