Aux César 2023, la censure d’une activiste du climat dénoncée

An Activist from the environmental group

ENVIRONNEMENT - « La question climatique, écologique, était totalement absente dans la cérémonie comme dans les films. » C’est par ces mots que le réalisateur français Cyril Dion a déploré l’absence de traitement des enjeux de la crise climatique lors de la dernière cérémonie des César, dans une tribune publiée, ce samedi 25 février, sur le site du Monde.

C’est le seul sujet d’actualité qui, selon lui, n’a pas été abordé alors que « les organisateurs de la cérémonie avaient préparé un message pour l’Ukraine ».

Il poursuit : « Golshifteh Farahani a lancé un bouleversant appel à soutenir les Iraniennes et Iraniens, [...] la victoire de “La Nuit du 12” a permis d’aborder la question des féminicides et plus globalement des violences faites aux femmes » et « les questions des retraites et de la diversité culturelle ont été évoquées en filigrane ».

La tribune de l’écrivain, cinéaste et militant écologiste est signée par plusieurs autres célébrités du monde du cinéma français, à l’instar de Gilles Lellouche, Juliette Binoche, Swann Arlaud, Dominik Moll, Bouli Lanners, Lætitia Dosch et Denis Ménochet.

Ensemble, ils dénoncent la censure de « cette jeune militante […] venue rappeler cette urgence vitale », « pacifiquement et silencieusement ». Le collectif fait référence à la venue sur scène d’une militante du collectif Dernière rénovation. La jeune activiste est apparue, ce vendredi sur la scène de l’Olympia, avec un tee-shirt blanc sur lequel était écrit « We have 761 days left » – « il nous reste 761 jours » en français, soit le délai dont dispose la planète, selon un rapport du GIEC, pour rester sous la barre des 1,5 °C de réchauffement.

L’appel à un « ecological way of life »

L’intervention de la jeune femme a entraîné une interruption momentanée de la cérémonie des César sur Canal+, à la surprise de toutes et tous. « Fallait que ça tombe sur moi, sur la tête de ma mère… C’est indéniable », a réagi Ahmed Sylla en apercevant l’activiste avant que l’image ne coupe.

« Nous comprenons que cette intervention ait pris tout le monde de court et qu’il existe des procédures pour les envahissements de plateau, continue la tribune. Mais si nous ne voulons pas ce type d’intrusion pendant les César, prévoyons de parler du sujet. Et surtout agissons. »

D’après ces professionnels, le milieu du cinéma « ne peut pas continuer à faire comme si de rien n’était et à décerner des récompenses en tenue de soirée, tandis que notre planète devient inhabitable ». Ils appellent à un « ecological way of life », c’est-à-dire à une transmission à l’écran de « nos relations au monde vivant », comme « la débauche consumériste de l’“American way of life” en inondant le monde de films » au sortir de la Seconde Guerre mondiale.

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