Burundi : l'opposition suspend le dialogue après le meurtre d'un de ses leaders

Un opposant au président burundais fait brûler une barricade dans le quartier Kinanira de Bujumbura le 21 mai 2015

Zedi Feruzi a été abattu par balles samedi soir avec un de ses gardes du corps, alors qu’il rentrait à son domicile à Bujumbura.

Au lendemain de l’assassinat d’une de ses figures, le mouvement contre un troisième mandat du président burundais Pierre Nkurunziza a suspendu dimanche le dialogue initié avec le gouvernement. Il a appelé à reprendre les manifestations lundi avec encore «plus de vigueur». Zedi Feruzi, président de l’UPD, un petit parti d’opposition, a été abattu par balles samedi soir avec un de ses gardes du corps alors qu’il rentrait à son domicile dans le quartier de Ngarara. Les assaillants ont pu prendre la fuite, mais selon un journaliste burundais qui discutait avec la victime au moment de l’attaque et qui a lui-même été blessé, les tueurs portaient «des tenues policières de la garde présidentielle». La présidence a immédiatement démenti ses accusations. Elle s’est dite «choquée» et a «demandé que la lumière soit faite de façon urgente afin que les coupables soient traduits devant la justice».

Condamnant «un acte ignoble», la Coordination de la campagne contre le troisième mandat a annoncé «suspendre sa participation au dialogue, encore en phase préliminaire, initié par le Menub (bureau des Nations unies pour les élections) entre le gouvernement du Burundi et les différents acteurs sociopolitiques», selon un communiqué transmis à l’AFP. Ces discrètes négociations, à peine entamées, se déroulaient sous l’égide de l’envoyé spécial de l’ONU Saïd Djinnit, de représentants de l’Union africaine (UA) et des pays de la région. Elles incluaient des représentants de la société civile, de partis politiques, d’organisations religieuses et du gouvernement. Dans la nuit, le secrétaire général de l’ONU Ban Ki-moon a condamné ce «crime», réitérant «ses appels au calme et à la retenue», et a encouragé «les parties burundaises à poursuivre le dialogue».

L’assassinat de Zedi Feruzi «intervient quelques jours seulement après des informations parvenues aux responsables de (...)

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