Le Burkina Faso a eu raison de Blaise Compaoré

Les manifestants anti-Compaoré se sont à nouveau réunis, vendredi, sur la place de la Nation à Ouagadougou.

Sous la pression de la rue et de l’armée, le Président, qui affirmait encore la veille rester au pouvoir, a annoncé vendredi sa démission et aurait quitté le pays.

Il aura suffi de quarante-huit heures pour que les Burkinabés soient sacrés héros de l’Afrique. Vendredi, tous les regards du continent se sont dirigés vers ce petit pays enclavé du Sahel, où un soulèvement populaire a réussi à détrôner l’un de ces présidents «à vie» qui s’obstinent au pouvoir dans tant d’Etats africains.

Pour parvenir à ce «miracle» dans lequel les plus optimistes voient déjà l’aube d’un «printemps africain», à l’image des pays arabes, il aura fallu passer par toute une série de coups de théâtre, dont le dernier en date n’est pas le moins inattendu : jeudi soir encore, dans une allocution télévisée, Blaise Compaoré affirmait vouloir se maintenir au pouvoir, qu’il détient depuis vingt-sept ans, tout en ayant compris «les aspirations au changement». Pourtant, dès vendredi dans l’après-midi, son régime, longtemps vanté pour sa «stabilité», s’est écroulé comme un château de cartes. Le même Blaise Compaoré se résignant publiquement à démissionner.

Ce dernier rebondissement n’aura été possible que grâce à la détermination des manifestants qui, depuis mardi, et surtout jeudi, avaient pris le contrôle de la rue, au prix de nombreux pillages. Ouagadougou, la capitale, gardera longtemps les stigmates des incendies et destructions qui ont accompagné la prise symbolique de l’Assemblée nationale où, jeudi matin, les députés s’apprêtaient à voter la fameuse révision constitutionnelle qui aurait permis à l’homme supposé fort du pays de se représenter une cinquième fois, aux élections de 2015. Mais alors que les tenants du régime espéraient calmer les ardeurs populaires par de vagues promesses de transition sans remettre en cause le maintien du Président, la foule en a décidé autrement vendredi matin.

«Deal». Dès les premières heures de la matinée, des milliers de manifestants sont redescendus dans la rue (...)

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