Bure : «Mon pied a été déchiqueté»

La manifestation, mardi, contre le site d’enfouissement des déchets nucléaires à Bure, dans la Meuse, a fait une trentaine de blessés parmi les opposants, suite aux heurts avec les forces de l’ordre. Robin P., 27 ans, a été grièvement touché au pied. En cause, selon les manifestants : une grenade assourdissante. La préfecture dénombre de son côté deux gendarmes blessés. Libération a recueilli le témoignage de Robin P.

«La manif a été bloquée dès le début, à la sortie de Bure. On avait marché à peine 200 mètres que les gendarmes nous gazaient déjà et nous empêchaient de passer. On a fait demi-tour et emprunté un chemin à travers champs pour atteindre Saudron. Là, ils ont frappé beaucoup plus fort, avec du gaz lacrymogène et des grenades assourdissantes. Nous avons été repoussés dans les champs. Une ligne de gendarmes nous barrait la route. Ils ont continué à gazer.

«Puis il y a eu une accalmie, les gendarmes ont reculé. Les manifestants refluaient, discutaient de ce qui venait de se passer. Les forces de l’ordre sont alors revenues à la charge. D’abord des lacrymogènes, puis une grenade assourdissante qui a explosé. Nous faisions demi-tour. Je vois une autre grenade péter à hauteur de visage, suivie d’une dizaine d’autres en une minute. Je repartais, je leur tournais le dos. Soudain j’entends un bruit extrêmement fort. Je ne sens pas la douleur sur le coup, mais je vois mon pied déchiqueté, la chaussure fondue.

«Ensuite, tout est allé très vite : l’équipe de medics [les militants qui prennent en charge les blessés, ndlr] me sort du champ sur un brancard. On était déjà loin, peut-être à 100 mètres des gendarmes, mais les grenades continuaient à exploser autour de nous. Les medics ont été supers, ils essayaient de me rassurer, mais je voyais mon pied, je n’arrêtais pas de le regarder. Je hurlais de douleur, j’avais l’impression d’être au Moyen Age.»

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