Bundesliga: la saison folle de Wirtz, 20 ans, grand artisan du titre historique du Bayer Leverkusen

Il restera comme le visage de l'équipe qui a brisé la malédiction. Florian Wirtz, 20 ans seulement, n°10 floqué dans le dos et de la magie dans les pieds, a pris une grande partie de la lumière dans cette saison historique qui a sacré en Bundesliga, pour la première fois, le Bayer Leverkusen.

"C'est un technicien exceptionnel, il adore jouer, il est très créatif, il possède un bon tir, il court fort et il est rapide: il a le package complet", disait de lui il y a quelques années Hansi Flick, ancien sélectionneur allemand. Le phénomène était déjà connu, observé dès ses 17 ans et son arrivée à Leverkusen. Mais il a véritablement explosé cette saison, confirmant absolument tout ce qu'on pouvait espérer de lui.

Un triplé pour le titre et des stats de haut vol

A quelques jours de fêter ses 21 ans, Florian Wirtz savait qu'il avait rendez-vous avec l'histoire, ce dimanche. Entré au début de la seconde période, quand le Bayer Leverkusen menait déjà 2-0, il s'est donc offert un triplé, rien que ça, dont une frappe magistrale sous la barre envoyée depuis les 20 mètres. La cerise sur le gâteau, dans une saison où l'Allemand culmine déjà à 17 buts et 18 passes décisives en 41 matchs.

Au moment de marquer le quatrième but de la rencontre ce dimanche, alors qu'il restait encore une dizaine de minutes à jouer, Florian Wirtz a même été le premier à calmer les ardeurs des supporters, les invitant à rejoindre leurs sièges et à faire preuve d'encore un peu de patience pour célébrer. Malgré son âge et son inexpérience à ce niveau, le bonhomme sait étonner et agir parfois en vieux briscard.

Une attitude qui colle avec son implication sur le terrain. Au-delà des buts et des passes décisives, il est le joueur du Bayer Leverkusen qui court le plus. Là où certains joueurs créatifs se cachent parfois au moment de faire le boulot défensif, lui s'implique à 100%, démarre le pressing de son équipe et donne l'exemple, entraînant tout le monde avec lui.

De la magie et une impression visuelle hallucinante

En début de saison, Florian Wirtz avait profité du départ de Kerem Demirbay pour récupérer le n°10. En adéquation avec sa position sur le terrain, son statut, son influence et son envie d'être le patron technique de ce Bayer Leverkusen. Et il a assumé, ensuite. Xabi Alonso, son entraîneur, l'a même comparé avec Lionel Messi, qu'il a souvent affronté en Liga lorsqu'il évoluait au Real Madrid.

"Florian est un cadeau pour moi en tant que coach, a reconnu l'Espagnol. Pourquoi Messi est si fort ? Parce qu'il sait quand faire une passe simple. Il sait dire : 'Tu es dans une meilleure position ? Tiens, voilà le ballon.' Ce n'est pas toujours l'idée de faire le plus beau geste, mais le meilleur, le plus intelligent. Florian sait faire ça aussi. C'est pourquoi il est si bon."

Mais il n'est pas seulement efficace. Il est aussi terriblement beau à voir évoluer. Son but après un magnifique slalom au sein de la défense de Fribourg, il y a quelques mois, a marqué les esprits. Ce jour-là, même l'entraîneur adverse, Christian Streich, avait rendu les armes. "On ne peut pas défendre sur lui, il faut l'accepter. On peut décider de faire des prises à deux, mais s'il passe quand même on va se dire 'pourquoi on a fait une prise à deux ?' C'est impossible."

Le romantisme peut donc mener au succès. Là où Michael Ballack, en son temps, était devenu malgré lui le symbole de la malédiction de Leverkusen, Florian Wirtz, un numéo 10 comme on n'en fait plus beaucoup dans le football actuel, restera le visage du Leverkusen qui gagne et range au placard le surnom de "Neverkusen".

Article original publié sur RMC Sport