Le bug du cinquième «Millénium»

L’actrice Claire Foy se démène dans cette nouvelle adaptation de la saga sans parvenir à décongeler le blockbuster enneigé.

Stockholm, de nos jours, là où la neige tournoie, les plafonds sont hauts et les gens se parlent mystérieusement en anglais. Une hackeuse en cuir, iroquoise sur la tête et dragon tatoué dans le dos, régente ses névroses en sauvant des femmes riches opprimées par leur porc de mari, homme politique ou trader violent, jusqu’au jour où elle se trouve aspirée dans une course-poursuite cruelle pour remettre la main sur un logiciel capable de déclencher l’Armageddon. On la connaît. Elle est une icône pop. Elle s’appelle Lisbeth Salander. On l’a vue dans des best-sellers écrits par deux auteurs et dans des films, déjà incarnées par deux comédiennes différentes, Noomi Rapace et Rooney Mara.

Ici, c’est la Britannique Claire Foy, repérée chez Soderbergh (Paranoïa), Damien Chazelle (First Man) et en Elizabeth II éplorée dans la série Netflix The Crown, qui porte son costume et ses traumas. Une partie du plaisir qu’il y a à regarder ce cinquième film adapté de la franchise Millénium après la trilogie scène par scène du Danois Niels Arden Oplev et le remake du premier volet par David Fincher (Millénium : les Hommes qui n’aimaient pas les femmes, en 2011) tient d’ailleurs à la vue de son visage imprimé sur la rétine en reine d’Angleterre piqué par le froid et un anneau nasal.

Malheureusement, et malgré les efforts notables de l’actrice, le plaisir vire vite en eau de boudin. La faute en revient principalement à David Lagercrantz, auteur du très décrié roman ici adapté, qui prolonge l’adorée trilogie de feu Stieg Larsson contre la volonté de presque tout le monde en oubliant Mikael Blomkvist - le journaliste d’investigation - et en remplaçant l’histoire noire de la Suède, avec ses dynasties de nazis dégénérés, par une origin story pénible de son héroïne. C’est à cause de lui et des producteurs - qui ont mystérieusement abandonné deux volets de la trilogie (...)

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