Budget : des gestes en faveur des retraités ?

Apparemment, l’«effort» que le gouvernement a choisi de faire dans le prochain budget pour «corriger» les effets de la hausse de CSG chez certains retraités ne suffit pas. Certes, le Premier ministre a annoncé mi-septembre que plus de «300 000 foyers» allaient, chaque année, pouvoir rester au taux réduit de CSG (3,8 %) et éviter le passage au taux normal (8,3 % depuis le 1er janvier, en augmentation de 1,7 point). Mais 21 députés LREM en veulent plus : «Nous sommes nombreux à recevoir dans nos permanences des retraités pour qui cette augmentation crée un creusement des inégalités, davantage de vulnérabilité, une plus grande fragilité», écrivent-ils dans un amendement au projet de loi de financement de la Sécurité sociale. Lequel propose «d’introduire plus de progressivité dans les taux de CSG».

Au lieu des trois taux actuels (0 %, 3,8 % et 8,3 %), leur texte en crée deux supplémentaires : l’un à 6,6 % (soit le taux qui était en vigueur avant le 1er janvier) pour les retraités touchant entre 1 200 et 1 600 euros par mois, et un autre à 9,2 % pour les plus aisés qui ont des revenus supérieurs à 3 000 euros par mois. Pour eux «50 % des retraités les plus modestes retrouveront le taux de CSG antérieur à 2018 alors que seulement environ 10 % des retraités les plus aisés verront cet effort supplémentaire de 0,9 point de hausse» : un «super» taux de 9,2 % qui n’est autre que celui appliqué aux revenus des actifs. Le texte de ces élus aux faux airs de «frondeurs» a été adopté mardi en commission des affaires sociales. Contre l’avis du gouvernement et du rapporteur général, Olivier Véran, ce qui détone avec les habitudes au sein d’une majorité policée.

Sauf énorme surprise, cet amendement ne sera pas adopté en séance publique la semaine prochaine. Seul geste concédé par le gouvernement : les veufs et les veuves continueront à bénéficier d’une exonération de taxe d’habitation et d’un dégrèvement de la contribution à l’audiovisuel public. Seulement pour 2018.



Retrouvez cet article sur Liberation.fr

Affaires La défense de Fillon affaiblie
«On a loupé une occasion [contre l’huile de palme].»
4%
Sophia Chikirou, la très chère conseillère
A Deliveroo, «c’est de l’esclavagisme»