Bruxelles : pour s’opposer à l’A69, les « écureuils » se perchent devant les bâtiments du Parlement européen

ENVIRONNEMENT - Depuis un mois, les militants défendant l’environnement qui se surnomment les « écureuils » occupent des arbres, destinés à l’abattage, à près de 15 mètres de hauteur dans un bois situé à Saïx, dans le Tarn. Objet de leur colère : la construction de l’autoroute A69, un dossier largement médiatisé ces derniers mois.

Mais ce lundi 18 mars, à l’aube, deux d’entre eux ont délocalisé leur mobilisation contre l’autoroute A69, qui doit relier Toulouse et Castres, à Bruxelles, en Belgique, comme vous pouvez le voir dans notre vidéo en tête d’article. Selon un communiqué de presse transmis à Ouest France ce lundi, le Groupe national de surveillance des arbres (GNSA) indique que ces deux « écureuils » ont investi « pour une durée indéterminée » des arbres situés devant les locaux du Parlement européen dans la capitale belge.

Par cette nouvelle action, les activistes réclament « une résolution condamnant l’action du gouvernement français à l’encontre des militant.es sur le tracé de l’autoroute : usage disproportionné de la force, mise en danger des militant.es, privation de sommeil et de nourriture, etc. », ainsi qu’« un moratoire sur l’A69 et sur tous les projets autoroutiers d’Europe ».

Ces deux « écureuils » sont accompagnés par Thomas Brail, un activiste qui s’était fait connaître en restant perché plus d’un mois en septembre en haut d’un arbre devant le ministère de la Transition écologique. Le porte-voix de la lutte contre l’A69 et fondateur du GNSA n’a cette fois-ci pas grimpé dans un arbre, mais est resté au sol pour assurer la logistique de cette action bruxelloise, pour notamment faire le contact avec la presse et la police.

La police belge, « super bienveillante », selon Thomas Brail

Dans une vidéo diffusée sur Instagram, Thomas Brail a d’ailleurs remercié la police belge « qui est super bienveillante ». « Les contacts ont été activés pour savoir si on peut être reçus par les personnes du Parlement européen pour écouter ce qu’on a à dire », notamment le fait de pouvoir ravitailler en eau et en nourriture les grimpeurs, a expliqué l’activiste dans la vidéo ci-dessous.

Thomas Brail a aussi publié une vidéo dans laquelle intervient Marie Toussaint, vice-présidente du Groupe des Verts/Alliance libre européenne au Parlement européen et tête de liste des écolos français pour les élections du mois de juin, qui apporte son soutien à cette action.

La Cour européenne des droits de l’homme (CEDH) avait rejeté le 6 mars un recours déposé contre l’État français par les opposants au projet de construction de l’A69, qui protestaient contre les méthodes employées par les forces de l’ordre pour les déloger des arbres où ils sont perchés. Ils dénonçaient les méthodes employées pour tenter de les déloger : déni d’accès à la nourriture et à l’eau potable, privation de sommeil ou enfumage.

Des pratiques également critiquées par le rapporteur spécial de l’ONU sur la protection des défenseurs de l’environnement, Michel Forst. « M. Forst a clairement rappelé au préfet du Tarn et à l’Etat qu’ils devaient (autoriser les ravitaillements) des personnes dans les arbres, on est venu ici » pour signaler à l’UE « que ce serait bien de rappeler à la France qu’elle a des obligations à tenir », a encore expliqué ce lundi à l’AFP Thomas Brail.

« Les actions sur le terrain ont aussi pour but de retarder les travaux » en attendant que « soient jugés quatre recours sur le fond, qui démontreront clairement que ce projet n’a aucune utilité », a-t-il ajouté. « Tant qu’on n’a pas obtenu ce que l’on veut, on restera dans les arbres, ce sera très difficile de nous déloger », a-t-il averti.

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