Bruno Questel quitte la Ciivise après avoir défendu un père condamné pour agression sexuelle sur sa fille

La Ciivise a affirmé se désolidariser « des propos rapportés concernant la personne victime et les personnes impliquées dans la procédure »
Benoit Tessier / Reuters La Ciivise a affirmé se désolidariser « des propos rapportés concernant la personne victime et les personnes impliquées dans la procédure »

CIIVISE - La commission sur l’inceste et les violences sexuelles faites aux enfants est à nouveau ébranlée. Quelques semaines après la nomination d’un nouveau quatuor de tête le 3 avril, l’un des directeurs, Bruno Questel, a présenté sa démission.

Ciivise : après le fiasco, quatre nouvelles personnalités nommées à la tête de la commission sur l’inceste

Ce sont les propos tenus par l’ex-député de l’Eure et lui-même victime d’un viol dans l’enfance, dans le cadre de sa fonction d’avocat qui ont posé problème. Devant le tribunal d’Évreux, Bruno Questel a en effet assuré, mi-mai, la défense d’un homme condamné à l’issue du procès pour agression sexuelle sur sa fille mineure.

C’est le Courrier de l’Eure qui, ayant assisté à l’audience, a rapporté sa plaidoirie dans un article du 22 mai. L’avocat a expliqué avoir accepté d’assurer la défense de l’accusé car « on ne sait pas ce qui s’est exactement passé », avant de poursuivre : « Ce qui est sûr, c’est qu’il est meurtri et en souffrance et qu’il est très malheureux de ne pas voir ses enfants. S’il a commis une faute, c’est d’avoir dormi avec sa fille ». Des propos qui ont indigné sur les réseaux sociaux.

La Ciivise se désolidarise

Dans un communiqué publié ce jeudi 23 mai, la Ciivise a affirmé se désolidariser « des propos rapportés concernant la personne victime et les personnes impliquées dans la procédure », et les membres de la commission ont exprimé « leur solidarité à l’égard de toutes les victimes de violences sexuelles dans l’enfance et d’inceste », avant de réaffirmer « leur attachement à faire de la Ciivise un espace positionné pour le soutien et l’écoute de la parole des victimes ».

Précisant être attachée au « droit inaliénable de chaque personne accusée d’être défendue », l’institution souligne toutefois que « ses missions et ses prises de parole n’ont de sens que si elles servent clairement l’intérêt des personnes victimes ».

Selon Le Parisien, après un échange entre les membres de l’institution et Bruno Questel, ce dernier a accepté de démissionner. Interrogé par l’AFP vendredi 24 mai, Bruno Questel a soutenu avoir défendu cet homme car il l’assiste « depuis dix ans sur d’autres questions », un engagement qu’il avait pris avant sa nomination à la tête de la Ciivise.

À voir également sur Le HuffPost :

#MeTooGarçons : pourquoi la libération de la parole des hommes sur les violences sexuelles est aussi compliquée

Le juge Durand évincé de la Ciivise, Charlotte Caubel s’explique sur le choix du gouvernement