Bruno Le Maire soutient Booba dans son combat contre les « influvoleurs », Magali Berdah dénonce le cyberharcèlement

Magali Berdah, invitée sur le plateau de l’émission « Tech&Co » sur BFM TV, pour parler de ses affaires judiciaires en cours et des ses harcelements.
Magali Berdah, invitée sur le plateau de l’émission « Tech&Co » sur BFM TV, pour parler de ses affaires judiciaires en cours et des ses harcelements.

CYBERHARCELEMENT - Cela fait des mois que ça dure. La discorde entre le rappeur Booba et Magali Berdah, agente d’influenceurs avec Shauna Events, ne cesse d’alimenter les discussions autour des créateurs de contenu sur Internet et de leur encadrement jugé insuffisant.

Les politiques s’en mêlent aussi, à l’image de Bruno Le Maire. « Le rappeur Booba a raison de lutter contre les dérives des influenceurs », a déclaré le ministre de l’Économie sur France Info ce lundi 13 mars. Une prise de position qui n’est pas du goût de l’agente, qui affirme crouler sous les messages haineux et les menaces de mort depuis que le « clash » avec Booba, fin 2021.

« Depuis dix jours, je profitais d’une période de trêve, sans invectives sur les réseaux, qui ressemblait à une forme de retour à une vie normale. Un moment de répit auquel Monsieur le ministre a mis fin hier matin sur Franceinfo, avec des propos qui ont relancé le cyberharcèlement que je subis depuis plus de 10 mois », a déploré Magali Berdah ce mardi 14 mars sur BFMTV. « Personne ne mérite de se coucher le soir avec une boule au ventre. On ne peut pas idolâtrer une personne qui fait la culture de la violence et de la haine », a-t-elle poursuivi en référence aux appels réguliers de Booba à s’en prendre à elle sur les réseaux sociaux.

Comme l’a constaté Le HuffPost, l’interview de Magali Berdah sur BFMTV a suscité de nombreux commentaires hostiles sur Twitter :

Appel aux politiques

« Je déplore qu’un ministre de la République, représentant du gouvernement et de ses combats – à savoir la lutte contre le cyberharcèlement, les violences faites aux femmes, l’antisémitisme… – prenne ouvertement, à l’antenne d’une matinale du service public, le parti d’un homme qui dénigre ces mêmes causes », a ajouté Magali Berdah, qui assure que son entreprise « n’a jamais été condamnée pénalement par la justice pour un placement de produits frauduleux ou toute autre activité illicite ».

L’agente a toutefois été condamnée à verser plus de 1,8 million d’euros à Emma Paris et Vlad Oltean pour « rupture abusive de contrat » le 16 janvier dernier, et une enquête visant sa société a néanmoins été ouverte le 6 septembre pour « pratiques commerciales trompeuses ».

La protagoniste a plus largement dénoncé l’inaction des responsables politiques sur la lutte contre le cyberharcèlement. « Je parle aussi au gouvernement, il y a beaucoup de ministres qui ne sont pas du tout en face de leur responsabilité. »

Cette nouvelle passe d’armes intervient à quelques jours des annonces gouvernementales pour l’encadrement des influenceurs afin de lutter contre les arnaques et escroqueries. Le 20 mars prochain, le ministère de l’Économie présentera le résultat de ses travaux, tandis qu’un projet de loi sur le sujet doit prochainement être débattu à l’Assemblée nationale.

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