Bruno Le Maire assure ne pas vouloir « toucher » aux affections longue durée

Bruno Le Maire, ici à l’Élysée à Paris, le 20 mars 2024.
ALAIN JOCARD / AFP Bruno Le Maire, ici à l’Élysée à Paris, le 20 mars 2024.

POLITIQUE - Alors que l’annonce du dérapage du déficit en 2023 ébranle le gouvernement, Bruno Le Maire tente de rassurer une partie des Français. Le ministre de l’Économie assure qu’il ne touchera pas à la prise en charge des affections de longue durée pour trouver des économies, mais évoque une nouvelle forme de contrat pour les travailleurs de plus de 55 ans.

« Nous ne voulons donc pas toucher aux ALD », qui sont « un pilier essentiel de la solidarité », a déclaré le ministre de l’Économie et des Finances samedi 30 mars dans une interview au quotidien Ouest-France.

« Mais c’est précisément parce que nous voulons protéger ces personnes malades - elles sont douze millions - que nous devons réfléchir plus globalement au financement de notre modèle social », a indiqué le ministre, en insistant sur les « choix » à faire. Actuellement en France, les personnes en ALD voient leurs soins pris en charge à 100 % par l’Assurance-maladie.

Le ministre délégué aux Comptes publics Thomas Cazenave s’était dit vendredi « ouvert » à toutes les propositions pour trouver des économies.

Bruno Le Maire s’interroge lui sur l’indemnisation des chômeurs séniors : « est-ce vraiment pertinent que les plus de 55 ans aient une durée d’indemnisation plus longue ? N’est-ce pas une façon de transformer l’assurance chômage en mise à la retraite déguisée ? ».

Une réforme des indemnités journalière

Il propose « un contrat dans lequel les seniors travailleraient 80 % de leur temps, toucheraient 90 % de leur salaire et auraient droit à 100 % de la retraite ». Interrogé sur la prise en charge de ce dispositif, il répond : « je suis pour un partage des coûts », ajoutant que « les entreprises ont une responsabilité particulière à exercer ».

Le ministre évoque également une réforme des indemnités journalières alors que « les arrêts maladie ont augmenté de 10 % depuis le Covid », voulant ainsi ouvrir le débat « dès cette année afin de lutter contre les abus », dans « un principe de justice vis-à-vis de ceux qui travaillent ».

Interrogé sur la possibilité de voir les retraites et les prestations sociales de nouveau revalorisées en fonction de l’inflation, en 2025, le ministre répond que « ce sera décidé lors du budget 2025 ». « La question sur la table pour le moment, ce sont les économies supplémentaires nécessaires en 2024 pour garantir le passage sous les 3 % de déficit en 2027 », explique-t-il.

Mardi, l’Insee a révélé que le déficit public de la France s’était envolé à 5,5 % du PIB en 2023, contre 4,9 % attendus par le gouvernement. « La donne géopolitique a changé. Je présenterai donc les nouvelles prévisions de déficit et de dette d’ici une dizaine de jours, lors de la présentation du programme de stabilité en Conseil des Ministres », annonce encore Bruno Le Maire dans l’interview.

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