Bronchectasie : la couleur des crachats utile comme marqueur de sévérité dans cette maladie pulmonaire grave

Selon une étude britannique présentée au congrès européen de pneumologie, le changement de couleur des crachats dans la bronchectasie, une atteinte pulmonaire grave, est un bon indicateur du degré d’inflammation des poumons et permet d’orienter les décisions thérapeutiques. La mise à disposition auprès des patients d’un nuancier permettant une meilleure autosurveillance et autogestion de la maladie est en cours de réflexion.

Les médecins qui suivent des patients atteints de bronchectasie, une atteinte pulmonaire grave caractérisée par une dilatation permanente et irréversible des bronches, devraient apporter plus d’attention à la couleur des crachats. Tel est le conseil pratique du Pr Carlos Robalo Cordeiro, chef du service de pneumologie de l'hôpital universitaire de Coimbra (Portugal) et président de la Société européenne de respiration (European Respiratory Society) qui tient du 9 au 13 septembre 2023 son congrès annuel à Milan et réunit plus de 30.000 participants venus du monde entier.

La couleur des crachats, un bon indicateur du degré d’inflammation des poumons

Selon une étude pour le moins originale, tout juste présentée à l’ERS, la couleur des crachats s'avère un bon indicateur du degré d’inflammation des poumons et permet d’orienter les décisions thérapeutiques. Ce travail mené sur près de 20.000 patients répartis dans 31 pays et présenté par le Dr Megan Crichton de l’université de Dundee (Royaume-Uni) est le premier du genre à démontrer qu’une telle observation comporte des informations cliniquement pertinentes pouvant contribuer à influencer le choix du traitement.

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Pour les patients atteints de bronchectasie, il n’existe malheureusement aucun traitement curatif. En effet, leurs bronches s’élargissent progressivement, en raison de différentes causes (coqueluche, tuberculose, mucoviscidose, déficit immunitaire...) et au final, le mucus, un gel viscoélastique qui tapisse la surface des bronches, s’accumule progressivement, la toux devient chronique et les infections récurrentes.

Or, quand celles-ci sont présentes, la couleur des expectorations s’assombrit. Pour quelle raison ? Parce qu’une protéine appelée myéloperoxydase (MPO) est alors libérée par les cellules inflammatoires. Ainsi, le changement de couleur peut être considéré comme un biomarqueur de l’inflammation et permettre la mise sous antibiot[...]

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