Brittney Griner de retour aux États-Unis, comment sera-t-elle prise en charge ?

La basketteuse Brittney Griner, ici photographiée au mois de juillet à Moscou à l’occasion d’une apparition au tribunal, a été échangée contre le trafiquant d’armes Viktor Bout. Elle va désormais être prise en charge dans un hôpital du Texas spécialisé dans l’accueil de victimes de tortures et de traumatismes.

ÉTATS-UNIS - Il était 4h30 du matin heure locale, ce vendredi 9 décembre, quand son avion a touché le sol à San Antonio, au Texas. Près d’un an après son arrestation pour possession de marijuana, au mois de février, et à la suite d’une très longue et pénible détention en Russie, Brittney Griner est revenue saine et sauve dans son État de naissance aux États-Unis, après son échange contre le trafiquant d’armes russe Viktor Bout.

Un soulagement pour sa famille et son épouse, pour le monde du basketball, forcément heureux du retour de l’une de ses icônes les plus emblématiques, mais aussi pour l’opinion publique américaine qui se morfondait de voir la jeune femme croupir dans les geôles et les « colonies pénitentiaires » du régime de Vladimir Poutine.

Car c’est peu dire que Brittney Griner n’a pas été épargnée depuis qu’elle a été interpellée au motif fallacieux de « contrebande de drogue » parce qu’elle transportait une vapoteuse à l’huile de cannabis dans ses bagages. Elle est notamment passée par certaines prisons et camps de détention connus pour être le théâtre de tortures, de travaux forcés ou de violences commises contre les prisonniers.

Une structure dédiée aux victimes de tortures et d’isolement

Tant et si bien qu’elle va désormais être prise en charge par une structure bien particulière : le Brooke Army Medical Center. Un hôpital de l’armée dont la spécialité est de s’occuper de personnel militaire et de civils ayant traversé des traumas ou subi des tortures, et qui les aide à surmonter les effets de la captivité et de l’isolement.

Car s’il n’est, pour l’heure, pas attesté que Brittney Griner a été maltraitée durant sa détention, cette structure, dotée de 450 lits et de 8 000 soignants, comme le rapporte le New York Times, est parfaitement à même de prendre soin de la basketteuse de 32 ans.

Situé sur la base de San Antonio-Fort Sam Houston, cet établissement est utilisé depuis longtemps par les autorités américaines dès lors qu’il leur faut accueillir ou débriefer un ancien otage, une victime de supplices ou une personne emprisonnée à l’étranger pendant une longue période et qui aurait besoin de soins particulièrement sensibles.

Depuis 2001, de nombreux soldats de retour de missions sensibles en Afghanistan ou en Irak y ont notamment été hospitalisés, à l’image de Bowe Bergdahl, un marine détenu pendant cinq ans par les talibans après avoir déserté et abandonné son unité. Cette année, Arnulfo Reyes, un professeur ayant survécu à la tuerie de masse dans une école d’Uvalde, ou Trevor Reed, un militaire américain lui aussi libéré d’une prison russe par l’administration Biden, y ont aussi été accueillis.

Concernant la double championne olympique de basket, l’objectif du personnel de l’hôpital sera d’évaluer son état de santé physique, mais aussi mental, et de l’aider à retrouver une vie normale après pratiquement dix mois de détention et d’attente de sa libération. Car un mot d’ordre se fait déjà entendre dans l’opinion publique américaine : Brittney Griner doit pouvoir passer Noël entourée des siens.

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