Brice Oligui Nguema, le militaire gabonais pour qui Paris déroule le tapis rouge

Pour son premier voyage officiel en Europe, le tombeur d’Ali Bongo Ondimba a choisi l’Hexagone pour un déplacement de cinq jours. Un séjour qui sera ponctué, entre autres, d’une participation au forum économique “Invest in Gabon”, coorganisé par le patronat français, un entretien avec son homologue français, Emmanuel Macron, et une sortie dans la Somme à l’occasion de la commémoration de la bataille d’Airaines de 1940, à laquelle ont pris part de nombreux tirailleurs sénégalais.

Si depuis l’indépendance du pays, en août 1960, le voyage d’un président gabonais sur les bords de la Seine passait pour classique, voire anodin, celui du général Brice Oligui Nguema revêt un cachet particulier.

En effet, il intervient après le coup d’État du 30 août 2023, qui a mis fin au pouvoir d’Ali Bongo Ondimba et par la même occasion à plus de cinq décennies de règne de la dynastie Bongo. Un demi-siècle de patrimonialisation du pouvoir et de prédation des ressources de l’une des plus vieilles colonies françaises d’Afrique avec la bénédiction de l’ancienne métropole.

Méthode douce

Depuis que cette lame de fond s’est abattue sur le Palais du bord de mer [résidence officielle du président gabonais], tout naturellement l’on se demandait vers quels horizons les militaires comptent diriger le pays.

Allaient-ils s’inscrire dans la continuité ou fallait-il s’attendre plutôt à la rupture ?

La question se posait d’autant plus qu’en Afrique occidentale, sur fond de sentiment antifrançais, des militaires ont accaparé le pouvoir au Burkina Faso, au Mali et au Niger, notamment au grand dam du coq gaulois, accusé à tort ou à raison de ne pas faire assez dans la lutte contre le terrorisme, quand une partie de l’opinion ne l’accuse pas ouvertement de collusion avec les groupes djihadistes qui ensanglantent le Sahel.

Mais au fil du temps, ceux qui rêvaient d’un “French bashing” à la sauce bantoue ont dû déchanter, car force est de reconnaître qu’à l’opposé de ses frères d’armes du Sahel le général Nguema a opté, sinon pour la continuité, du moins pour des réglages par la méthode douce.

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