Brexit: Les 27 adoptent leurs grandes lignes de négociations

Les dirigeants de l'UE ont adopté vendredi les lignes directrices des négociations sur les futures relations entre l'UE et Londres après le Brexit en mars 2019, a annoncé le président du Conseil européen, Donald Tusk. /Photo prise le 23 mars 2018/REUTERS/Olivier Hoslet

par Elizabeth Piper et Gabriela Baczynska

BRUXELLES (Reuters) - Les dirigeants de l'Union européenne ont adopté vendredi les lignes directrices des négociations sur les futures relations entre l'UE et Londres après le Brexit fin mars 2019, a annoncé le président du Conseil européen Donald Tusk.

Dans le même temps, les Vingt-Sept ont proposé à Londres un accord de transition de 21 mois, jusqu'au 31 décembre 2020, afin d'aider les entreprises britanniques à se préparer à la sortie de l'Union.

Cet accord n'entrera cependant en vigueur que si les deux parties s'entendent à la fois sur la frontière entre l'Irlande et l'Irlande du Nord et sur celle entre l'Espagne et Gibraltar, comme l'a encore souligné vendredi le Premier ministre irlandais Leo Varadkar.

"Rien n'est décidé tant que tout n'est pas décidé", a-t-il dit en ajoutant: "Nous ne sommes pas particulièrement pressés par le temps, ce n'est pas nous qui partons."

Sous la pression de l'UE et parce qu'il était déterminé à obtenir un accord provisoire sur la transition afin de rassurer les entreprises, le gouvernement britannique a accepté d'inclure une option dite "backstop" qui prévoit le maintien de l'Irlande du Nord dans l'espace économique européen avec une dérogation réglementaire par rapport au reste du Royaume-Uni. Cette option s'appliquera sauf si une meilleure solution est trouvée.

La Première ministre britannique Theresa May a salué l'approbation par les dirigeants européens de cet accord qui, a-t-elle dit, "donne des assurances aux gens et aux entreprises, avec une clarté qui leur permet de prévoir leur avenir".

"Je crois qu'il y a aujourd'hui une nouvelle dynamique dans les négociations", a-t-elle ajouté. "Nous allons maintenant nous asseoir et déterminer les solutions possibles pour l'Irlande du Nord et aussi pour notre futur partenariat en matière de sécurité et d'économie."

"LE MARCHÉ UNIQUE NE PEUT ÊTRE DÉCOUPÉ"

Le président français Emmanuel Macron a rappelé qu'il n'était pas question de permettre au Royaume-Uni un accès "à la carte" au marché européen.

"Nous avons tous réaffirmé notre attachement au marché unique, celui-ci ne peut pas être découpé et il n'y a pas de choix entre différents secteurs du marché unique. Quand on est à l’extérieur du marché unique, on est à l’extérieur sur tous les secteurs", a-t-il dit.

"Nous avons tous insisté pour dire qu'il n'y avait aucun accord tant qu'il n'y avait pas un accord sur tout (...) et que les éléments sur la période transitoire étaient liés à un accord d’ensemble", a ajouté Emmanuel Macron.

Le texte sur la transition ne sera légalement contraignant qu'une fois que l'accord de retrait fixant les termes du divorce entre Londres et l'UE aura été définitivement agréé et ratifié, ce qui n'interviendra probablement pas avant l'an prochain.

Le calendrier suppose que le bloc communautaire et le Royaume-Uni concluront leurs discussions sur l'accord de retrait, l'accord de transition et le cadre de leurs futures relations pendant l'été afin que les Vingt-Sept les entérinent lors de leur sommet d'octobre prochain. Il faudra ensuite que les textes soient ratifiés par chaque capitale.

Les négociations sur l'avenir des relations entre le Royaume-Uni et l'Union européenne doivent quant à elles débuter le mois prochain.

Le négociateur en chef de l'UE Michel Barnier a déclaré de son côté que les négociations sur les futures relations devront "respecter les principes et l'identité de l'UE et de notre marché unique".

(Avec Jean-Baptiste Vey, Alastair Macdonald et Julia Fioretti; Jean-Stéphane Brosse et Guy Kerivel pour le service français)