Brexit: La police britannique prête à pallier des désordres

La police britannique a appelé la population à ne pas exacerber les tensions à propos du Brexit et a annoncé être prête à intervenir rapidement pour faire face à toute recrudescence de délits motivés par la haine si le Royaume-Uni devait quitter l'Union européenne sans accord. /Photo prise le 30 mars 2019/REUTERS/Alkis Konstantinidis

LONDRES (Reuters) - La police britannique a appelé la population à ne pas exacerber les tensions à propos du Brexit et a annoncé être prête à intervenir rapidement pour faire face à toute recrudescence de délits motivés par la haine si le Royaume-Uni devait quitter l'Union européenne sans accord.

Au cours des derniers mois, les services de sécurité ont mis en place des protocoles sécuritaires prévoyant notamment le déploiement de quelque 10.000 policiers pour répondre dans les 24 heures à des désordres étendus.

Ces protocoles s'inscrivent dans le cadre du plan de mobilisation nationale prévu en cas d'urgence.

Les députés de la Chambre des communes ont adopté mercredi à une très courte majorité un amendement demandant à la Première ministre Theresa May de solliciter un report du Brexit afin d'éviter une sortie de l'Union européenne sans accord au 12 avril.

"Il y a des opinions très affirmées sur la sortie de l'UE et souvent des débats animés et passionnés. Nous avons tous la responsabilité de réfléchir attentivement et de faire preuve de modération dans la manière dont on communique si on ne veut pas exacerber les tensions", a déclaré Martin Hewitt, chef de la police nationale britannique, dans un communiqué.

Plusieurs parlementaires ont reçu des menaces de la part d'extrémistes et certains ont été placés sous protection policière. Trois ans après le référendum approuvant une sortie du Royaume-Uni de l'UE, le divorce entre Londres et Bruxelles n'est pas encore consommé.

La police a déclaré ne pas s'attendre à des tensions supplémentaires et a dit qu'elle était prête à faire face à toute évolution des manifestations et des délits.

"Pour l'instant, nous n'avons pas d'informations suggérant qu'il y ait une augmentation des délits et des désordres mais nous sommes bien préparés à répondre à tout problème qui pourrait surgir", a dit le préfet Charlie Hall.

Plusieurs partisans du Brexit ont fait savoir que si le résultat du référendum de 2016 n'était pas respecté, cela pourrait conduire à des violences.

"Les événements nationaux et mondiaux peuvent potentiellement déclencher de brèves poussées de crimes haineux comme nous l'avons constaté après le référendum en 2016", a ajouté Charlie Hall.

Le nombre de ce type d'incidents a diminué depuis le référendum mais il demeure supérieur à celui qui prévalait avant le scrutin, rappelle-t-il.

(Pierre Sérisier pour le service français)