Brexit : entre Johnson et Macron, le poisson de la colère

Emmanuel Macron et Boris Johnson à Londres, le 18 juin 2020.
Emmanuel Macron et Boris Johnson à Londres, le 18 juin 2020.

Quand on parle de la pêche britannique, il faut peser les chiffres. Le secteur représente 0,02 % du PIB du royaume de Sa Majesté. Mais dans les négociations du Brexit, en cours à Londres, la pêche correspond à au moins 90 % des ennuis de Michel Barnier et d'Ursula von der Leyen. Le négociateur en chef de l'Union et la présidente de la Commission sont sous la vive pression des huit pays pêcheurs de l'UE, et la France, parmi eux, n'est pas la moins active.

Emmanuel Macron n'a aucune envie de concéder à Johnson la moindre victoire facile sur les eaux territoriales britanniques (en fait, 61 % de la production se situe en Écosse), car il sait bien qu'au 1er janvier, la première image télévisée du Brexit sera tournée dans les ports français avec des marins en colère tandis que de l'autre côté, les marins britanniques exulteront. Sans compter les heurts à redouter entre les bateaux? Même certains éditorialistes britanniques, comme Simon Jenkins (un remainer) dans The Guardian, exhortent Johnson a lâché du lest sur la pêche pour obtenir un accord.

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Boris Johnson a promis aux pêcheurs écossais la restauration de la souveraineté britannique, tandis que Macron a promis aux prêcheurs français qu'il ne les lâcherait pas. La vieille rivalité franco-britannique resurgit du fond des âges pour un secteur très léger économiquement, mais très lourd politiquement. La mer, c'est un mode de vie, une culture ancest [...] Lire la suite