Brevet 2024: les sujets seront finalement encore traduits en langues régionales
Le ministère de l'Éducation nationale rétropédale. Alors que les sujets du brevet 2024 devaient ne pas être traduits en langues régionales, ils pourront finalement l'être, selon un courrier de la ministre Nicole Belloubet à la sénatrice du Finistère Nadège Havet, rendu public par celle-ci ce vendredi 19 avril.
La direction générale de l'enseignement scolaire avait envoyé en novembre une note aux rectorats et directions d’établissement précisant le cadre de l’utilisation des langues régionales pour le diplôme du brevet. Ce courrier faisait savoir que, "quelle que soit la langue de composition", les sujets des épreuves écrites du brevet ne seraient pas traduits en langues régionales. L'objectif était de garantir "l'équité de traitement pour tous les élèves".
Une décision fustigée par les associations
Ce courrier avait fait bondir les associations de défense des langues régionales. Div yezh Breizh par exemple, qui promeut l'enseignement du breton à l'école publique, avait ainsi dénoncé un "traitement discriminatoire" qui pénalisait les collégiens "qui ont travaillé tout au long de l'année leur épreuve en breton".
Dès le collège, en plus de l'apprentissage de langues étrangères, les élèves inscrits en section bilingue langue régionale suivent certaines matières, l'histoire-géographie par exemple, en langue régionale. Or, pour des élèves qui ont appris des "termes techniques en breton", obtenir un sujet en français "faisait craindre aux familles pour leur réussite sur ces épreuves", illustre auprès de BFMTV.com Eddy Penven, président de Div yezh Breizh.
Une "belle nouvelle"
Selon le courrier publié vendredi par Nadège Havet, à la suite d'une "nouvelle expertise", Nicole Belloubet a décidé de "reconduire, pour cette session 2024", la traduction des sujets en langues vivantes régionales, "afin de maintenir une stabilité du cadre d'évaluation" du brevet. Les dérogations permettant de composer en langue régionale "sont prorogées à l'identique", précise-t-elle.
"C'est juste normal. Encore heureux qu'elle soit revenue sur ce point là!", a réagi Maider Béhotégu, présidente de l'Office public de la langue basque, un groupement d'intérêt public, auprès de France Bleu.
Eddy Penven salue une "belle nouvelle" ce samedi et "espère qu'elle va devenir pérenne". "L'appartenance régionale est importante pour la République", souligne-t-il encore, alors que la ministre Nicole Belloubet affirme dans son courrier qu'une "concertation" aura lieu sur les langues régionales pour le brevet 2025.