Brésil : enceinte après un viol, une fille de 11 ans interdite d'avorter par une décision de justice

Une décision de justice crée la polémique au Brésil (Photo : Getty Images/iStockphoto)

La loi brésilienne autorise pourtant l'interruption volontaire de grossesse pour ce type de cas de figure.

Le choix de la juge qui s'est occupée du dossier pourrait avoir de lourdes conséquences sur la vie de la jeune fille concernée. Victime d'un viol il y a quelques mois, une Brésilienne âgée de 11 ans s'est vue refuser toute possibilité d'avortement par une décision de justice, au mépris notamment des risques pour sa santé et celle de l'enfant à naître.

Comme l'explique Ulyces, la pré-adolescente a d'abord essuyé le refus de l'hôpital où elle s'est rendue "deux jours après la découverte de sa grossesse", au motif qu'elle avait dépassé la période de 20 semaines après la conception autorisée pour avorter au Brésil, où l'interruption volontaire de grossesse est légalement réservée aux cas de viols et d'inceste.

La jeune fille placée dans une institution pour éviter un avortement clandestin

Enceinte de 22 semaines, la jeune fille, aidée par ses proches, a bien tenté de faire valoir ses droits, mais la juge Joana Ribeiro Zimmer, qui a été saisie du dossier a étonnamment décidé de ne pas suivre les recommandations des experts, et au contraire de confirmer la décision initiale de l'hôpital, interdisant ainsi à la victime d'avorter.

Allant encore plus loin, la représentante de la loi a également "pris la décision de la placer dans une institution". "Le fait est que, à présent, la mère risque d’effectuer un geste quelconque pour provoquer la mort du bébé", justifie Joana Ribeiro Zimmer, citée par Ulyces. Difficile en tout cas de ne pas voir dans la décision de la juge un choix politique, alors que cette dernière vient de recevoir le soutien public du député Eduardo Bolsonaro, fils du très réactionnaire président du Brésil Jair Bolsonaro.

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