Branle-bas de combat

De soldats français, le 15 octobre 2017 au Mali.   - Credit:Benoit Tessier / X02011 / REUTERS
De soldats français, le 15 octobre 2017 au Mali. - Credit:Benoit Tessier / X02011 / REUTERS

Ce sont deux locutions latines lointaines, mais pas forcément contradictoires. La première – si vis pacem, para bellum – n'aurait pas d'auteur précisément attribué. Peut-être parce qu'elle tombe sous le sens : si tu veux la paix, prépare la guerre. Les conflits armés des techniques du temps ne sont pas des exceptions ou des nouveautés, n'en déplaise aux nostalgiques d'un âge d'or humain qui n'a jamais existé, mais l'état normal de notre espèce de singes belliqueux au cortex frontal bien trop fin pour endiguer les épanchements de leurs grosses surrénales. S'il y a une anomalie anthropologique, elle est plutôt dans notre Longue Paix commencée une fois ramassés les charniers de la Seconde Guerre mondiale et, surtout, produite par l'angoisse de la destruction mutuelle assurée par les arsenaux atomiques déployés aux quatre coins de la planète. (Si ce n'est pas encore fait, ruez-vous sur la série documentaire Turning Point : l'arme nucléaire et la guerre froide, sur Netflix). La seconde formule – dulce bellum inexpertis – a signature et époque attitrées, celles du philosophe néerlandais Didier Érasme, en plein démarrage de l'humanisme classique et, par la même occasion, de la civilisation libérale. La guerre est douce à ceux qui ne l'ont pas connue. Et mon introduction est bien trop longue, qu'importe que mes intentions soient bonnes : vous faire prendre d'assaut l'avant-dernière chronique de Kamel Daoud, « Irez-vous mourir pour l'Ukraine française ? ».

► SURPOID [...] Lire la suite