Bracelets anti-rapprochement : "Les bourreaux ne pourront plus s'approcher de leur victime"

Yamina B. (*) l’a rencontré il y a 20 ans. Autant d’années qu'elle a vécues "sous son emprise". "Il m’a volé la moitié de ma vie", souffle-t-elle. Son quotidien est rythmé par les coups, les insultes, les séjours à l’hôpital. Elle porte plainte à plusieurs reprises, sans succès. Un jour, il lui brise les côtes, lui casse le nez et la mâchoire. Cette fois, il est condamné à 1 an de prison pour menaces de mort, coups et blessures réitérés. Mais il est relâché après avoir purgé la moitié de sa peine.

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Yamina réussit à partir. Elle change de département, mais il la suit. Il enlève leur fils, un enfant "issu de la violence". Elle porte plainte, s’en suit un harcèlement "sans foi ni loi". L’année dernière, il est condamné à 8 mois de prison pour harcèlement, dont 4 avec sursis, avec une interdiction de contact, mais sans mandat de dépôt. "Ça veut dire qu’il est toujours dehors..." Sa voix se brise, et disparaît sous les sanglots.

Pour Yamina B., comme pour d’autres, le bracelet anti-rapprochement constitue une "lueur d’espoir". Il était l’une des mesures phares du Grenelle contre les violences conjugales, à l'automne 2019. Près d’un an plus tard, il peut officiellement être ordonné dans cinq juridictions depuis vendredi : Angoulême, Bobigny, Douai, Pontoise et Aix-en-Provence. Il sera généralisé sur l’ensemble du territoire d'ici le 31 décembre. Un dispositif très attendu par les associations qui accompagnent les victimes de violences...


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