Brésil : comment Jair Bolsonaro a poussé la « peuplecratie » à son stade ultime

À quelques jours du premier tour de l’élection présidentielle brésilienne, qui se tiendra le 2 octobre (un second tour aura lieu si nécessaire le 30 octobre), deux candidats historiques, sur onze au total, se détachent nettement dans les sondages : le président sortant conservateur Jair Bolsonaro, et l’ex-président de gauche Lula (2003-2011). Ce dernier est en tête, malgré un climat politique complexe et risqué. L’enthousiasme domine chez la plupart des commentateurs occidentaux, qui espèrent la fin – dès ce dimanche si le candidat de gauche l’emporte au premier tour – de la morne époque du bolsonarisme.

Néanmoins, il convient de se montrer prudent, alors que les dernières tendances semblent indiquer un rapprochement des intentions de vote en faveur des deux principaux candidats. Bolsonaro, ancien capitaine d’artillerie nostalgique de la dictature militaire, entend bien mener une offensive non conventionnelle (fake news) et sans règles jusqu’à la fin de la campagne… Sans parler d’un risque de vote caché, comme durant le dernier scrutin national de 2018.

Ainsi, cette élection demeure bien plus ouverte qu’on le croit généralement – d’autant que la cristallisation ultime du vote se fait souvent, au Brésil comme ailleurs, dans les tout derniers jours de campagne. Pour remonter son retard, le sortant, qui affirme déjà que « les sondages mentent », va employer tous les ressorts de sa rhétorique populiste ancrée dans la « post-vérité » – un domaine dans lequel le clan bolsonariste ...


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