Le Brésil en deux films français mythiques

Le décès de Jean-Paul Belmondo, en 2021, a rappelé à la mémoire des Français l’un de ses succès au cinéma : L’Homme de Rio. Ce film, qui se déroule en majeure partie au Brésil, a beaucoup fait pour la connaissance et l’image du pays en France à l’époque de sa sortie, en 1964. À commencer par Rio de Janeiro, où démarrent les aventures brésiliennes rocambolesques de notre héros. Tout y passe : le Pain de Sucre, le Corcovado, la forêt de Tijuca, la plage de Copacabana, sans oublier la favela de “Sir Winston”, le gamin complice de Bébel. On est en plein décor de carte postale de la plus belle ville du monde !

À Brasilia

La surprise vient de la suite puisque nos héros débarquent dans une Brasilia tout juste inaugurée et encore en plein chantier. Les scènes qui y sont tournées sont des témoignages historiques rares. Tout comme la séquence suivante, tournée en Amazonie et se terminant par les détonants travaux de percement de la route transamazonienne. Mais il faut bien le dire : dans ce film, le Brésil n’est qu’un prétexte, un cadre pour des aventures “à la Tintin”, un merveilleux décor, spectaculaire et exotique. Mais il parvient aussi à refléter ce “moment “unique du Brésil du début des années 1960, joyeux, optimiste, conquérant. Les années du président Kubitschek.

“Orfeu Negro”

L’Homme de Rio a été précédé de quelques années par un autre film aux ambitions et au propos bien différents : Orfeu Negro. Entièrement tourné à Rio, en plein carnaval de 1958, ce film est considéré comme français car le producteur et le réalisateur – Marcel Camus – sont français. Mais tout le reste est brésilien, à commencer par la langue. Ce film est l’adaptation au cinéma d’une pièce de théâtre du grand poète Vinicius de Moraes, elle-même transposition du mythe d’Orphée et Eurydice dans une favela de Rio. Ce film nous emmène dans des mondes jusqu’alors peu présents au cinéma : les favelas, les communautés, le carnaval, la samba, les cultes afro-brésiliens… Il intègre aussi une musique toute nouvelle à l’époque : la bossa-nova, puisque ce sont Antônio Carlos Jobim et Luis Bonfá qui en écrivent les chansons.

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