Brésil: Alexandre de Moraes, un homme de droite aux trousses de Jair Bolsonaro

Le week-end dernier, Alexandre de Moraes s’est attiré les foudres d’Elon Musk : le propriétaire de X (ex-Twitter) n'apprécie pas le blocage par le magistrat de certains comptes d'utilisateurs, parmi lesquels de nombreux partisans de Jair Bolsonaro. Alexandre de Moraes a longtemps été considéré par la gauche comme un homme de la « droite dure ». Mais depuis 2019, il poursuit impitoyablement l’ancien président d’extrême-droite.

Ce quinquagénaire au crâne rasé, père de trois enfants, est considéré comme un pur produit de l’élite de Sao Paulo – il est passé par l’Université de Sao Paulo, une des meilleures d’Amérique latine, d’où il est sorti avec son diplôme de droit en poche en 1990. Premier au concours d’admission au ministère public de la Ville – l’équivalent du parquet, il devient procureur et monte peu à peu les échelons.

En 2015, il est nommé adjoint à la sécurité publique de l’État de Sao Paulo – sous ses ordres, 130 000 policiers. Il réprime durement des manifestations de gauche et se rapproche du vice-président Michel Temer qui, lors de son arrivée au pouvoir un an plus tard, le nomme ministre de la Justice.

Les mouvements de gauche sont toujours dans le collimateur d’Alexandre de Moraes, que l’opposition traite de « fasciste » et de « menteur ». Il est au centre d’une polémique lorsque le quotidien Estadao affirme qu’il est intervenu à plusieurs reprises pour défendre une coopérative liée au principal groupe de trafiquants de drogues de l’État de Sao Paulo – ce qu’il nie.

Un juge aux pouvoirs étendus


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