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Boycott de l'équipe de foot parlementaire par la Nupes: quand LFI et RN jouaient ensemble au rugby

Louis Aliot et Alexis Corbière dans l'équipe de rugby parlementaire. - BFMTV
Louis Aliot et Alexis Corbière dans l'équipe de rugby parlementaire. - BFMTV

"L'Assemblée est un lieu de confrontation d'idées mais à travers ce XV parlementaire, c'est l'occasion de rencontrer d'autres députés, de les voir autrement, d'échanger avec eux, de s'apercevoir que malgré les désaccords il y a des passions communes et cette socialisation fait le charme du XV parlementaire". Cet éloge de l'équipe de rugby parlementaire est signé Alexis Corbière. Et trois ans après que le député France insoumise (LFI) élu en Seine-Saint-Denis l'a prononcé devant la caméra de France 2, il prend une résonance nouvelle ce mercredi.

En effet, cette paix des braves transpartisane qui avait notamment permis à Alexis Corbière et à Louis Aliot, alors député frontiste des Pyrénées-Orientales, d'évoluer tous deux dans le même XV de rugby en 2019, a vécu. Et jure avec le boycott de l'équipe de football parlementaire par la gauche en raison de la présence de députés RN en son sein. Tandis que la formation dispute ce mercredi un match caritatif contre l'Union nationale des footballeurs professionnels en faveur de l'association "e-enfance", les joueurs issus des rangs de la Nupes ont renoncé la veille à y participer.

Aliot dénonce un retrait "stupide"

Dans son communiqué, La France insoumise a dénoncé une "récupération politique", refusant de servir à travers ce match à la "prétendue normalisation" du parti d'extrême droite à l'Assemblée nationale.

Louis Aliot, qui aspire à la présidence du Rassemblement national, et était donc l'un des cadres du XV parlementaire lorsqu'il représentait les Pyrénées-Orientales dans la précédente législature, a réagi ce mercredi à cette volte-face de ses anciens coéquipiers. Contacté par BFMTV.com, le maire de Perpignan a lancé:

"Je trouve cette décision (celle des députés PS et LFI, NDLR) stupide. Le rugby et le foot, ce n'est pas le même esprit. C'est un esprit sectaire qu'on fait rentrer dans la politique. Ca ne m'étonne pas du foot. Je suis toujours copain avec des députés qui ne plus sont élus et qui ne sont pas du tout de mon bord politique."

"On se connaît un peu tous"

Loin d'être un simple décalque de l'équipe de football du Palais-Bourbon, son XV a sa propre histoire. Elle remonte à sa fondation en 1976 et depuis 1991, les élus rugbymen affrontent leurs homologues anglais, en marche du fameux "Crunch" du tournoi des VI Nations.

C'est d'ailleurs à l'occasion de l'édition 2019 de la rencontre entre parlementaires français et anglais que la télévision se fait le témoin de cette complicité paradoxale entre les uns et les autres. Interrompant un entraînement préparatoire à cette traversée de la Manche organisé derrière l'Assemblée nationale, les journalistes de France 2 donnent alors la parole à Louis Aliot: "On vient de pays de rugby, donc on se connaît un peu tous, on connaît nos clubs. Et ça permet de se chambrer".

L'association de ces bords opposés, et tout particulièrement de Louis Aliot et d'Alexis Corbière, porte en tout cas ses fruits. Le XV français s'impose ainsi à l'extérieur, marquant quatre essais pour un score final de 20 à 5.

"Le rugby et l'alcool rassemblent"

Un mois plus tard, rebelote mais cette fois en Irlande. Pour une issue moins favorable hélas, les députés français s'inclinant (17-24) face aux Irlandais. Mais cette excursion gaélique, immortalisée cette fois par l'émission Quotidien, a encore permis de vérifier la bonne entente générale.

Des supporters français présents sur place et s'étant mêlés à une sortie au pub des représentants la veille au soir, notent ainsi: "Hier soir, ils n'avaient pas l'air d'avoir de querelle personnelle". "Le rugby et l'alcool rassemblent", estime même un autre.

Ni la défaite ni les éventuelles effluves d'éthanol n'empêchent d'ailleurs Alexis Corbière et Louis Aliot de débriefer. "Avec la tête, t'as envie de faire des choses mais tu te dis...", commence le premier, avant d'enchaîner: "Il y en a un qui est lourd!" "Le 4? Oui!", approuve son collègue. On ne devrait plus revoir ces séquences dans l'immédiat.

Article original publié sur BFMTV.com