Boxe: le message d’encouragement de Joshua à Yoka après ses trois défaites de rang

Deux champions olympiques des super-lourds mais deux destins différents chez les professionnels. Le Britannique Anthony Joshua (34 ans), sacré aux JO de Londres en 2012, a exhorté le Français Tony Yoka, en or à Rio en 2016 dans la même catégorie, à ne rien lâcher malgré ses trois échecs consécutifs. Si l’Anglais a décroché plusieurs ceintures mondiales chez les pros (IBF, WBA, WBO), le Français a connu de sérieux coups d’arrêts en s’inclinant successivement contre le Congolais Martin Bakole en 2022, le Franco-Camerounais Carlos Takam en mars 2023, puis le Belge Ryad Merhy en décembre 2023 à Roland-Garros.

"Tony peut encore écrire son histoire"

"C'est pas grave, n'abandonne pas", lance Joshua en direction de Yoka, dans une interview à L’Equipe. "Moi aussi j'ai connu trois échecs. Et alors? Tony peut encore écrire son histoire. Chacun trace son chemin, on n'a pas besoin d'avoir le destin d'Elon Musk. Peut-être que Tony ne deviendra jamais champion du monde mais l'essentiel n'est pas là. Le truc essentiel, c'est entre lui et lui. A-t-il le sentiment de tout donner? De faire de son mieux? C'est ça qui compte. Le jour du jugement, les questions seront: a-t-il bossé dur, été un bon père de famille? A-t-il aidé des gens, les a-t-il traités avec respect? La vraie victoire, c'est de parvenir à donner le meilleur de soi. Ce n'est pas parce que tu n'es pas devenu le meilleur que tu as échoué."

Joshua avait connu la première défaite de sa carrière chez les pros le 1er juin 2019 contre l’Américano-Mexicain Andy Ruiz Jr lors de la défense de ses titres. S’il avait pris sa revanche sur ce dernier, il avait ensuite perdu deux fois de suite contre l’Ukrainien Oleksandr Usyk en 2021 et 2022. Il a, depuis, remporté ses quatre derniers combats, dont celui face à Francis Ngannou le 9 mars dernier. Après la défaite de Joshua face à Usyk, Yoka avait confié à RMC Sport qu’il estimait avoir "toutes ses chances" de battre l’Anglais grâce à une meilleure technique que ce dernier. Ce dont Joshua ne s’offusque pas.

"Oui, c'est bien la confiance", lance-t-il dans L’Equipe. "Mais garder une part de doute en soi, ça entretient la vigilance. On peut se dire ‘je suis le meilleur’ ou penser ‘comment m'améliorer’. Se dire ‘ce fils de pute risque de me botter le cul’, ça aide à se lever le matin pour aller courir. Moi, en tout cas, c'est ainsi que fonctionne ma psyché de guerrier."

Article original publié sur RMC Sport