Des boulettes de mammouth bientôt dans nos assiettes ?

“Une société de viande de synthèse vient de fabriquer une boulette de viande de mammouth en recréant de la chair de cet animal disparu depuis longtemps”, rapporte The Guardian. Le projet de Vow Food, l’entreprise australienne à l’origine de cette étonnante initiative, est de démontrer que l’on peut manger de la viande sans avoir à élever des animaux de manière intensive ni à les tuer.

Ce n’est pas la première société à se lancer dans la viande issue de cellules de culture, mais c’est la première à utiliser des cellules d’espèces moins habituelles que le bœuf, le porc ou le poulet. Elle imagine par exemple créer in vitro de la viande de kangourou, de crocodile ou de différentes espèces de poissons. Elle avait même envisagé de produire des cellules de dodo, mais on ne dispose pas de séquences ADN nécessaires à l’opération, contrairement au mammouth.

“Le mieux est d’inventer des viandes”

“L’objectif est d’inciter quelques milliards de carnivores à délaisser les viandes conventionnelles pour des protéines pouvant être cultivées à l’aide de systèmes électrifiés”, insiste George Peppou, cofondateur et PDG de Vow Food, avant d’ajouter :

“Nous pensons que le mieux est d’inventer des viandes. Pour cela, nous recherchons des cellules faciles à cultiver, savoureuses et riches en nutriments, et nous les mélangeons pour créer des viandes vraiment délicieuses.”

D’ailleurs, d’après Ernst Wolvetang, chercheur à l’Institut australien de bio-ingénierie à l’université du Queensland, dont l’équipe a su recréer des protéines de muscles de mammouth, la culture de ce type de cellules s’est révélée étonnamment rapide et facile.

La viande ainsi produite est-elle également savoureuse ? Impossible à dire, car personne ne l’a goûtée. “Nous n’avons pas vu cette protéine depuis des milliers d’années, explique Ernst Wolvetang. Donc, nous ne savons pas comment notre système immunitaire y réagira.”

Cette initiative de Vow Food, qui dévoilera sa boulette de mammouth mardi 28 mars, à Nemo, un musée des sciences aux Pays-Bas, ressemble avant tout à une opération de communication dans le but d’ouvrir le débat sur le type de protéines que nous voulons dans nos assiettes.

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