Boule à facettes

James McAvoy L’acteur plus écossais que britannique incarne un psychopathe à personnalités multiples tout à fait convaincant dans «Split».

«Pas de photo au téléphone portable, et on ne parle pas de X-Men.» Fourbe d’attaché de presse, avait-il lu dans nos pensées ? Non que l’envie d’asticoter James McAvoy sur l’épuisante saga Marvel nous tenait à cœur, mais avouons qu’un selfie n’aurait pas été de refus. Tant pis pour nos abonnés Instagram, de toute façon moins nombreux que ceux de l’acteur écossais, cet «imposteur professionnel», selon le descriptif de son compte.

A défaut de virée nocturne au pub, on le rencontre un mardi après-midi de janvier au Plaza Athénée, Paris VIIIe. Le natif de Glasgow, 37 ans, a passé le week-end du côté de Pigalle et carbure au thé pour assurer la promotion européenne de Split. Dans cet efficace thriller de M. Night Shyamalan (Sixième Sens), il incarne Kevin, mais aussi Dennis, Hedwig, Barry, Patricia et bien d’autres : pas moins de 23 personnalités se bousculent en effet dans la tête de ce cas psychiatrique peu banal qui vient de kidnapper trois jeunes femmes, pas vraiment pressées de découvrir la 24e («la bête»).

Ce farceur de Shyamalan ne s’embarrassant pas de mode d’emploi en lui passant son scénario, McAvoy est déconcerté à la lecture : «Les personnages n’étaient pas nommés, il avait par exemple écrit "gentille dame" pour décrire Patricia ou "jeune garçon" pour Hedwig. Je ne savais pas qui j’étais censé jouer, car normalement seuls les personnages secondaires n’ont pas de nom, et ce n’est pas vraiment ce qu’on me propose désormais !» Quand il comprend que plusieurs rôles l’attendent, il réalise l’opportunité que représente ce film à petit budget. Et la pression monte. «C’est moins risqué de jouer dans un gros film d’action. Sur un blockbuster, qui plus est avec un casting choral, on ne blâme pas vraiment les acteurs si ça ne fonctionne pas, ça retombe plutôt sur le studio, le réalisateur, les scénaristes, voire (...)

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